L’approvisionnement en médicament d’une population, lorsque celui-ci est compromis par la disparition de son officine, pourrait être organisé à partir d’une officine d’une commune limitrophe. Un amendement allant dans ce sens sera discuté au cours de la semaine par l’Assemblée nationale.
La commune de Cozzano (Corse du Sud) est un exemple de désertification pharmaceutique qui menace certaines régions françaises. L’officine du village a fermé ses portes il y a quelques semaines, faute de repreneur. À moins d’une solution, les habitants devront parcourir une trentaine de kilomètres pour rejoindre en trois quarts d’heure l’officine la plus proche, à Santa-Maria-Sichè.
Afin de faire face à ces situations, qui malheureusement se multiplient sur le territoire, un amendement va être porté par le gouvernement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. Ce texte* propose d’expérimenter « de nouvelles modalités de réponses aux besoins en médicaments de la population dans ces zones défavorisées ». Il reviendra aux directeurs des ARS d’autoriser dans un cadre expérimental** l’organisation de la dispensation de médicament à partir d’une officine située dans une commune limitrophe ou la plus proche.
Au terme de cette expérimentation de cinq ans, le modèle pourrait être retenu dans le cadre d’une généralisation aux territoires fragiles en matière d’offre pharmaceutique. Selon Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), qui décrypte cet amendement déposé au cours du week-end, l'approvisionnement pourrait être assuré par exemple par une annexe ouverte quelques jours dans la semaine. Mais, insiste-t-il, « il s’agit d’une voie dérogatoire, pas question d’ouvrir la boîte de Pandore à tous les maires qui souhaiteront une pharmacie dans leur commune ! »
* Amendement 530 à l’article 44, qui complète l’article L.162-31-1 du code la Sécurité sociale.
** En référence à l’article 51 du PLFSS 2018,
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