L’accord signé entre les pharmaciens et le Comité économique des produits de santé (CEPS) sur l’accompagnement des patients qui vont bénéficier de l’innovation française Diabeloop, un pancréas artificiel permettant la délivrance automatique et adaptée de l’insuline, provoque la colère des prestataires de soins à domicile (PSAD). Pour l’USPO, qui a travaillé trois années sur ce dossier, le pharmacien a, au contraire, toute sa place dans ce dispositif d’accompagnement.
La semaine dernière, la fédération des PSAD s’insurgeait contre l’accord passé par le CEPS avec les officinaux, leur octroyant la prise en charge et l’accompagnement des patients sous Diabeloop, alors même qu'elle négociait sur le sujet avec le CEPS. Selon le président de la Fedepsad, Charles-Henri des Villettes, « les pharmaciens ont proposé 8 160 euros » le forfait annuel, comprenant la délivrance du matériel, des consommables et le suivi des patients, alors que les PSAD demandaient 9 000 euros. Furieux, il n’hésite pas à affirmer que « les pharmaciens n’ont pas d’expertise dans le domaine », que « la qualité du service va être réduite à des fins budgétaires » et que cela va faire « de cette innovation un échec ».
Pourtant, contacté par Hospimédia, le CEPS souligne que les PSAD n’ont pas été exclus du dispositif qui a simplement été ouvert aux pharmaciens d’officine.
Pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui a travaillé trois longues années sur le parcours du patient sous Diabeloop, la proposition faite au CEPS repose sur un modèle économique satisfaisant pour tout le monde, y compris le pharmacien, le tarif proposé n’a donc pas été tiré vers le bas au détriment de qui que ce soit. L’offre, appelée à se déployer d’ici à la rentrée, va valoriser le travail du pharmacien à hauteur d’environ 1 000 euros la première année, puis à 500 euros minimum par an par la suite, en fonction des entretiens réalisés avec le patient. « Il est démontré que le suivi longitudinal à travers trois entretiens de 30 minutes par un professionnel de santé de proximité avec lequel le patient entretient une relation de confiance, donc le pharmacien, apporte une réelle amélioration des patients chroniques et notamment des diabétiques », rappelle Philippe Montaner, président de TIMKL.
Concrètement, le patient qui se voit prescrire le système Diabeloop par le médecin de son centre de référence a désormais le choix de confier son ordonnance à un PSAD ou à un pharmacien. Dès que le patient choisit l’officine, TIMKL envoie une infirmière pour former l’équipe officinale in situ, elle-même formée par Diabeloop, qui pourra ensuite intervenir à la demande de la pharmacie si besoin. Le pharmacien aura également accès à des vidéos et des Webinaires de formation pour compléter son expertise. « Le dispositif intègre TIMKL, qui a le savoir-faire dans le secteur des pompes à insuline et dont le but est de replacer le pharmacien au cœur de la relation patient pour que les malades chroniques ne soient plus seuls dans la gestion de leur pathologie, et pour qu’ils ne soient plus captifs des seuls prestataires de soins à domicile », souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. TIMKL prendra en charge « tout ce qui ne relève pas de la relation patient » pour libérer du temps dédié au patient pour le pharmacien, et assure une permanence 24h/24 et 7j/7 pour les patients. En sus de la formation des pharmaciens, il se charge de livrer les kits de consommables mensuels en officine pour que ce soit le pharmacien qui les délivre à son patient.
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