La HAS dit oui aux TROD antigéniques en pharmacie

Après avoir livré la semaine passée son avis sur les prélèvements salivaires, la Haute Autorité de santé (HAS) a fait le point ce 25 septembre sur les tests antigéniques nasopharyngés pour le Covid-19.

La HAS n'a toutefois évalué la fiabilité de ces derniers que sur les patients symptomatiques, les données sur les personnes asymptomatiques étant encore en cours de consolidation. Ces tests antigéniques nasopharyngés, qui ne détectent pas le génome mais ciblent une protéine présente dans le SARS CoV-2, ne facilitent pas le prélèvement  (qui reste identique à celui réalisé pour un test virologique RT-PCR classique) mais offrent un résultat rapide, en 30 minutes maximum. « La HAS se déclare favorable à l'utilisation et au remboursement des tests antigéniques en situation diagnostique, pour les patients qui ont des symptômes, a précisé la présidente de la HAS, Dominique le Guludec. Ils sont un peu moins sensibles que les RT-PCR, pour autant, nous sommes favorables à leur utilisation parce que cette perte de sensibilité est compensée par leur facilité d'utilisation et la rapidité qu'ils permettent sur le rendu des résultats », a-t-elle ajouté.  

Pour soulager les laboratoires, la HAS se dit plus que favorable à l'idée de déployer ces tests antigéniques nasopharyngés dans les cabinets médicaux, mais aussi en pharmacie. « Les officinaux peuvent faire des prélèvements nasopharyngés. Si le ministère de la Santé le décide, des tests nasopharyngés antigéniques pourront donc être proposés en pharmacie sous forme de TROD. Cela multipliera ainsi le nombre d'endroits où l'on pourra réaliser des tests. Tous les professionnels de santé seront d'ailleurs en capacité d'analyser les résultats », a ainsi détaillé la HAS.  

Pour être éligibles au remboursement, les tests antigéniques devront avoir un marquage CE, afficher une sensibilité plus 80 % et une spécificité supérieure à 99 %, conformément aux seuils minimaux de performance fixés par la HAS. Le ministère puis l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) doivent désormais finaliser la liste précise des tests homologués. « Face au besoin de désengorger les laboratoires, tant au niveau du prélèvement que sur le rendu du résultat, le test antigénique va vraiment avoir un impact », espère ainsi Dominique le Guludec. La HAS estime en effet que ces tests antigéniques nasopharyngés n'ont pas à être confirmés par RT-PCR, ce qui permettrait un gain de temps considérable.