Le prix de vente des masques chirurgicaux est plafonné à 95 centimes d'euro, l'unité. Pour le moment, aucune décision n’a été prise concernant l’encadrement des prix des masques alternatifs.
47,50 euros maximum pour une boîte de 50 masques, soit 0,95 euro par masque, c’est le prix maximum auquel pourront être vendus les masques chirurgicaux, comme l’a annoncé ce matin Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie. Cette décision a été prise sur avis de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). En revanche, a-t-elle préciser, le prix des masques tissu grand public, également dénommés masques alternatifs, ne seront pas soumis à un encadrement car explique la ministre « comparer les prix ne serait pas légitime, tant il existe de masques de qualités différentes ». Mais, affirme-t-elle, « en cas de dérive des marges, on prendra un arrêté de plafonnement sur le prix des masques en tissu ».
Cette mesure met fin aux abus déjà constatés. Elle ne prévient cependant pas les distorsions de concurrence qui pourront survenir entre les différents canaux de distributions, notamment entre la grande distribution et les pharmacies, ou encore d’autres canaux de distribution comme les buralistes. Dès le 4 mai, ces différents points de vente commercialiseront les masques chirurgicaux.
Mercredi, les grandes enseignes de la distribution Auchan, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Groupe Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Supermarché Match, Système U s'étaient entendues avec le gouvernement pour vendre les masques à usage unique moins d'un euro et ceux à usages multiples entre 2 et 3 euros, avec des marges très réduites, à partir du 4 mai. La réaction des pharmaciens ne s’était pas fait attendre. Le soir même, le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), les deux syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO), ainsi que les deux représentations des groupements (UDGPO et Federgy) avaient appelé la profession à vendre à nouveau des masques chirurgicaux au grand public. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmacies d’officine (USPO) avait dénoncé la présence de ces « produits en tête de gondole » et mis en garde contre les risques : « produit d'appel avec la bénédiction du gouvernement, ces masques en promotion vont provoquer des ruées dans les grandes surfaces ».
Hier soir, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), dans une lettre ouverte à Olivier Véran, ministre de la Santé, ne disait pas autre chose. « Ces masques doivent avant tout servir à protéger les populations et non à assurer la promotion d’enseignes de la grande distribution. » Et demandait instamment au ministre « de réquisitionner les stocks détenus par le groupe Leclerc et plus généralement, par la grande distribution, afin que ces masques soient remis prioritairement aux populations en ayant le plus besoin ».
Avec AFP
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