Comme prévu le 16 novembre, lors de la signature de l'accord d'extension sur les salaires en pharmacie d'officine, l'augmentation des salaires est entrée en vigueur le 16 mars. Un arrêté paru au « Journal officiel » entérine ainsi la valeur du point à 4,776 euros, en hausse de 3 %. Par ailleurs, toujours selon les termes de cet accord, le montant de l’indemnité forfaitaire annuelle pour frais d’équipement est porté de 76 à 80 euros.
Le salaire mensuel garanti au coefficient 100 passe ainsi à 1 595 euros bruts sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires. La grille des salaires applicables en pharmacie d’officine comprend par ailleurs une courbe de raccordement entre les coefficients 100 à 230 inclus. Toutefois, comme le précise le syndicat Pharmacie LABM FO, le taux horaire du premier coefficient (100), déterminé en novembre dernier, est dépassé par la nouvelle valeur du SMIC au 1er janvier 2022. « Les salariés situés au coefficient 100 seront donc rémunérés au taux horaire du SMIC ».
Cette revalorisation salariale de 3 % est qualifiée d’« avancée exceptionnelle » par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Le syndicat a par ailleurs plaidé pour que l'application soit différée à l'extension et concerne ainsi les salariés de toutes les officines, syndiquées ou non. Il est vrai qu'après une hausse de 1,55 % en 2021, les titulaires doublent la mise. Le président de la FSPF regrette cependant que certains syndicats, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) côté patronal, et la CGT et la CGC, côté salariés, « ne suivent pas un accord équilibré, indispensable dans cette période d’inflation ». Il précise que la CFDT, qui devait rejoindre les signataires majoritaires (FSPF ainsi que FO et UNSA), n’a pas encore adhéré à l’accord. De même, rappelle-t-il, la CGT qui s'était prononcée pour une hausse de 3 %, s'est ravisée lors de la signature.
Vers une nouvelle négociation salariale face à l'inflation
Dans la branche pharmacie comme pour tous les partenaires sociaux, l'inflation est actuellement au cœur des débats. Les signataires de l'accord officine avaient d'ailleurs anticipé. Ils s'étaient en effet engagés, le 16 novembre, à se rencontrer en cours d'année 2022 afin d’apprécier, en fonction de l’évolution des indices économiques, l’opportunité de conclure un nouvel accord portant sur la revalorisation du point conventionnel. Or, souligne aujourd'hui Olivier Clarhaut, « l’INSEE, indique une inflation de 3,6 % en février sur les 12 derniers mois ». Par conséquent, selon la « clause de revoyure » obtenue par les syndicats, ceux-ci demanderont prochainement l’ouverture d’une négociation salariale complémentaire pour faire face à un prévisible emballement de l’inflation en 2022. « Un délai sera sans doute nécessaire pour obtenir plus de visibilité au regard de cette inflation qui s'annonce galopante », estime Olivier Clarhaut.
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