Des nombreux pharmaciens sénégalais ont décidé de baisser le rideau vendredi dernier pour afficher leur soutien à l'une de leur consœur, qui s'est vue retirer l'autorisation d'exploitation de son établissement dans des circonstances assez particulières.
Depuis 40 ans, Aïcha Goundiam Mbodj dirige la Grande Pharmacie dakaroise, établissement situé en plein cœur de la capitale sénégalaise. Jusqu'au jour où le ministère de la Santé annonce qu'il abroge l'arrêté portant l'autorisation d'exploitation de l'officine à son profit et l'attribue à une autre pharmacienne. Une décision qui scandalise le syndicat des pharmaciens privés du Sénégal. Dénonçant une véritable injustice, l'organisation menace alors « de fermer les pharmacies pour que le droit soit rétabli ».
Le 22 avril, cette menace de grève des pharmaciens a été mise à exécution. Selon Assane Diop, le président du syndicat, entre 90 et 95 % des officinaux installés dans les principales villes du pays, et notamment à Dakar, ont fermé leur établissement entre 9 heures et 15 heures. Si cet élan de mobilisation a atteint une telle ampleur, cela s'explique par le profil de la pharmacienne à qui le ministère de la Santé a décidé de confier les rênes de la Grande Pharmacie dakaroise. L'autorisation d'exploitation de cette officine a en effet été attribuée à… une cousine du chef de l'État sénégalais, par ailleurs épouse d'un influent homme politique local. Un flagrant délit de « copinage » auquel le président du syndicat des pharmaciens sénégalais ne pouvait rester insensible. « Tous les pharmaciens ont compris qu'on ne pouvait pas laisser passer cela, au risque d'être tous en sursis. Il y a un problème de copinage, de non-respect des textes et de parti pris ! », a dénoncé Assane Diop sur « RFI ». Fin 2021, la Cour suprême du Sénégal avait pourtant donné raison à la titulaire historique de la Grande Pharmacie dakaroise. La décision de justice n'a, semble-t-il, pas pesé très lourd face à la volonté politique.
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