Des voix s’élèvent pour soutenir la vaccination obligatoire contre le Covid-19, tandis que l’extension du passe sanitaire est davantage remise en question. Alors que le projet de loi a été entériné hier en Conseil des ministres après quelques assouplissements demandés par le Conseil d’État, il arrive aujourd’hui en commission à l’Assemblée nationale avant de passer demain devant l’Hémicycle et de rejoindre jeudi et vendredi les bancs du Sénat.
Hier, l’Académie nationale de médecine a recommandé de ne fixer qu’une seule obligation, celle de la vaccination contre le Covid-19 dès 12 ans. Elle s’est aussi réjouie des annonces présidentielles du 12 juillet dernier, listant ce qui relevait de ses recommandations précédentes : obligation vaccinale pour les soignants, élargissement du passe sanitaire et déremboursement des tests PCR et antigéniques de convenance. Néanmoins, l’isolement obligatoire de 10 jours pour toute personne contaminée, prévu dans le projet de loi, ne lui paraît pas réalisable, en tout cas difficilement acceptable et même possiblement contre-productive. Non seulement une telle obligation obligerait à renforcer les contrôles et instaurer des sanctions, mais l'Académie de médecine craint qu'une telle mesure n'incite de « nombreuses personnes à contourner les procédures de dépistage saisies dans l’outil numérique SI-DEP » pour éviter cet isolement. Un contournement qui pourrait passer par une hausse du recours aux autotests disponibles en pharmacie.
De son côté, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a rendu hier un avis favorable à l'obligation vaccinale des professionnels en contact avec des personnes vulnérables et à l'extension du passe sanitaire. Il recommande d'ailleurs d'étudier son utilisation « lors de la reprise des cours dans les établissements scolaires et universitaires pour limiter la contamination dans ces lieux collectifs ».
Dimanche, 300 élus territoriaux de droite comme de gauche ont soutenu les annonces d’Emmanuel Macron dans une tribune publiée dans « Le Journal du dimanche ». Lundi, les parlementaires socialistes ont aussi plébiscité la vaccination obligatoire mais « pour tous les citoyens ». En revanche, ils se sont exprimés contre l’usage du passe sanitaire « tel que proposé par le gouvernement » car cela revient à ce que « la moitié de la population contrôle l’autre moitié de la population ». Quant à la vaccination obligatoire pour tous, ils envisagent une mise en œuvre progressive pour une entrée en vigueur au 1er octobre. Un amendement dans ce sens devrait être déposé lors de l’arrivée du projet de loi au Sénat. La question de la vaccination obligatoire pour tous a été envisagée en fin de semaine dernière par la Haute Autorité de santé (HAS) qui incite le gouvernement à y réfléchir et préconise, en cas de mise en œuvre, une montée en charge progressive commençant par les personnes les plus vulnérables.
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