Le Quotidien du pharmacien.- Comment devient-on pharmacien de préparatoire ? Et président des PREF ?
Sébastien Gallice.- Pour ma part, je suis fils de pharmacien et mon père avait un préparatoire. J’ai travaillé dans l’industrie pharmaceutique pendant 20 ans, jusqu’à ce que mon père cherche à vendre son officine pour prendre sa retraite et que je reprenne sa pharmacie. Dans les faits, les pharmaciens du préparatoire font ce choix soit parce que le virus est passé par les liens familiaux comme moi, soit à la suite d’une reconversion, soit par passion. Je suis devenu président des PREF en 2018, qui s’appelait encore la SOTP. Jusqu’alors un énorme travail de fond avait été réalisé, non seulement pour intégrer les strictes règles des bonnes pratiques de préparation*, mais aussi pour mettre en commun un maximum de process afin d’optimiser le travail de chacun. Nous partageons nos protocoles et alertons dès qu’un nouveau est édicté par un centre hospitalier. Il faut maintenant faire connaître notre expertise et montrer tout l’intérêt des préparations magistrales. C’est l’impulsion qui a été donnée en changeant de nom et de logo, en lançant une campagne de communication avec des messages simples et parlants, en organisant les 1e journées francophones de la préparation pharmaceutique…
Et aussi en vous faisant mieux connaître des autorités de santé comme l’ANSM ou la DGS ?
Oui, le travail avec l’ANSM a pris de l’ampleur lorsqu’elle a lancé en 2019 une consultation pour retravailler les bonnes pratiques de préparation de 2007. Nos remarques et nos questions ont été appréciées et une collaboration plus étroite s’est établie. Nous souhaitons être associés aux démarches anti-ruptures qu’elle initie. Tout récemment, nous avons répondu à l’agence concernant une étude de bonnes pratiques de préparation pour l’amiodarone, une molécule utilisée en pédiatrie mais qui n’a pas encore son AMM chez l’enfant et qui n’est pas simple à manipuler car elle est très "cotonneuse". Nous avons des publications sur le sujet et avons partagé notre expertise.
Quelle est la part du préparatoire dans l’économie officinale et quels investissements cela nécessite ?
C’est très variable d’une pharmacie à l’autre. Certaines ne font presque plus que des préparations, dans ce cas la part du préparatoire dans leur activité est colossale. C’est le cas de quelques officines, notamment à Paris et à Lyon. D’autres font le minimum avec un petit préparatoire permettant de répondre aux demandes les plus courantes, hors sous-traitance, hors préparations pédiatriques et hors préparations utilisant des substances dangereuses, ces trois volets nécessitant une autorisation de l’agence régionale de santé associée à des normes encore plus strictes. Le chiffre d’affaires dégagé par le préparatoire est fonction de l'activité. Dans tous les cas il faut y consacrer un espace minimal, avoir un process solide pour la traçabilité et investir si on veut monter en puissance. Il faut alors s’assurer d’avoir un volume non négligeable d’ordonnances pour rentabiliser l’investissement.
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