Après la publication hier du rapport « charges et produits » de l’assurance-maladie, dont le contenu a fuité comme chaque année dans la plupart des journaux médicaux depuis plus d’une semaine, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) salue à nouveau les « mesures métier » concernant les pharmaciens, mais appelle à une « extrême vigilance sur les mesures économiques ».
Le président de la FSPF, Philippe Besset, est « totalement en phase » avec les propositions dites « métier » suggérées par l’assurance-maladie au gouvernement. Et cela que ce soit la dispensation d’antibiotiques après un TROD positif angine ou cystite, l’intervention du pharmacien dans le suivi des patients sous opioïdes ou dans la détection de l’insuffisance cardiaque, ou encore les mesures en faveur des pharmacies rurales et/ou de proximité en difficulté. « La proposition d’un contrat tripartite avec les agences régionales de santé (ARS) de l’assurance-maladie est une excellente idée », juge-t-il.
De même, la FSPF est favorable au développement des biosimilaires par le biais notamment des pharmaciens. Concernant la mise en place d’un tiers payant contre biosimilaire, comme cela existe pour le générique, Philippe Besset rappelle néanmoins que pour qu’un tel dispositif soit applicable, il faut des prérequis : entériner un véritable droit de substitution du pharmacien et garantir l’égalité des marges entre biologique d’origine et biosimilaire.
Cependant, le syndicat porte une « vigilance extrême » sur le volet économique abordé dans ce rapport « charges et produits » qui, chaque année, préfigure le contenu du futur projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) discuté à l’automne au Parlement. Il s’oppose en effet à la baisse de rémunération des pharmaciens sur les médicaments chers. « Sur un produit à 10 000 euros, la rémunération du pharmacien est de 1 %, ce n’est pas là qu’il faut aller chercher des économies pour l’assurance-maladie. » Par ailleurs, alors que l’assurance-maladie présente « un bilan financier de l’officine où tous les voyants sont au vert », la FSPF rappelle que ce n’est pas du tout son analyse, « loin de là ». Dans ce contexte, le syndicat « ne baisse pas la garde ».
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