Le Quotidien du pharmacien.- La réforme de la formation concorde avec une phase de pénurie de personnels en officine. Cette évolution du diplôme de préparateur répond-elle aux besoins en ressources humaines de l'entreprise officinale ?
Philippe Denry.- Nous souhaitons, en tant que titulaires, que les préparateurs puissent nous accompagner dans l'évolution des missions officinales, dépistage, vaccination… Nous avons besoin de cette montée en compétences car le titulaire ne peut pas faire face à toutes ces nouvelles tâches. Or il y a davantage de préparateurs que d'adjoints sur le marché de l'emploi.
Justement, cette réforme va-t-elle contribuer à mettre davantage de diplômés sur le marché ?
Depuis deux ou trois ans, nous observons une hausse des effectifs de l'ordre de 15 % chaque année. Nous espérons que cette tendance va se poursuivre avec le DEUST et surtout que celui-ci va intéresser de nouveaux profils de bacheliers, des BAC S par exemple qui en apprécieront l'aspect universitaire et les débouchés offerts. Nous avons autant besoin d'une formation attractive que d'un métier attractif.
Encore faut-il que la rémunération le soit également ? Ne craignez-vous pas que nombre d'officines ne puissent suivre ?
Quand je constate qu'actuellement les titulaires surenchérissent pour recruter et se trouvent confrontés à des candidats avec des demandes de salaires hors norme — jusqu'à 2 700 euros net pour un salaire de départ —, je préfère reconstruire la filière sur la base d'une grille des salaires revalorisée dans le temps plutôt que ces pratiques anarchiques. J'estime que rémunérer 200 euros de plus un préparateur polyvalent, qui va permettre de développer de nouvelles missions, soit le niveau d'un titulaire d'un BTS ou d'un DUT dans l'optique ou la biologie médicale, est tout à fait concevable.
Ne risque-t-on pas d'aboutir à une équipe officinale à deux vitesses entre les détenteurs d'un BTS et les salariés diplômés du DEUST ?
Le DEUST est conçu pour remplacer à terme le BP. Une passerelle sera offerte aux salariés ayant un BP sous la forme de la validation de deux modules du DEUST (ouverture sur le monde de la santé et relations entre professionnels de santé) qui leur permettront d'accéder à ce diplôme et ensuite, s'ils le souhaitent, à la licence. Au sein de l'équipe officinale, on peut s'imaginer que le salarié détenant un DEUST occupe les fonctions classiques du préparateur. Ceux qui accéderont à la licence pourront venir davantage en renfort dans le dépistage, la vaccination ou encore en relais dans les entretiens pharmaceutiques basiques, mais dont l'initiation resterait assurée par un pharmacien (adjoint ou titulaire). Celui-ci, qui conserverait également les entretiens plus complexes, comme la chimio orale, pourrait s'investir pleinement dans son rôle de pilotage de l'équipe officinale, comme le second du titulaire en quelque sorte.
Vote du PLFSS 2025
Remises biosimilaires, solutions contre les ruptures… : quel avenir si le gouvernement tombe ?
Campagne de l'Ordre
Soumission chimique : la prise en charge au comptoir
PLFSS 2025
Pas de déremboursements en 2025 : la promesse de Barnier à l’épreuve du 49.3
Aide aux étudiants en pharmacie
Le projet Mentorat en manque de dons