Pour le président des doyens de facultés de médecine, la réforme des premières années d'études de santé a besoin d'être aménagée, notamment en adaptant des programmes trop lourds et en mettant en place un tutorat pour les étudiants admis.
Deux ans après la suppression du numerus clausus et la création de deux nouvelles voies d'accès - le PASS (parcours d'accès spécifique santé) et le L.AS (licences accès santé, avec une mineure santé) - qu’en est-il de la réforme des études de santé ?
« Elle a besoin d’être aménagée », a répondu le Pr Didier Samuel, président de la Conférence des doyens de médecine élu en février, lors d'une intervention devant la presse le 16 mai. Pour lui, « ce changement monumental n'a probablement pas été assez bien préparé et mis en place trop vite » en pleine crise sanitaire. La création des nouvelles filières PASS et L.AS a en effet été émaillée de dysfonctionnements, contrariant l'ambition initiale du gouvernement de mettre fin au « gâchis effroyable de la première année ».
« Le climat est plus apaisé cette année car un effort a été fait », a souligné Didier Samuel. Cet effort doit toutefois être poursuivi, notamment en « adaptant les programmes, qui sont apparus trop lourds, surtout en PASS où l’on a ajouté une mineure à des programmes qui n'ont pas été allégés ». Il y a aussi « un travail à faire sur les oraux », dont les épreuves ont parfois pris un poids disproportionné dans la notation finale, malgré une recommandation de ne pas dépasser 50 %.
Le sort des étudiants de L.AS admis à poursuivre en médecine est également sur la table : leur taux de réussite au semestre suivant l'admission est de 40 %, contre 80 % pour leurs camarades issus de PASS, ce qui justifie « d'envisager un tutorat pour éviter qu'ils échouent, s'épuisent ou se découragent ».
Les doyens souhaitent enfin assurer l'équité d'accès entre PASS et L.AS, ce qui supposera de respecter au moins le ratio fixé pour le partage des places, revu à 70/30 faute de pouvoir tenir l'objectif de 50/50 prévu au départ.
Avec l'AFP.
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