EN 2013, l’OCDE a publié un rapport pour les secteurs de l’emploi, de l’éducation et de l’entrepreneuriat sous le titre « Closing the Gender Gap Now ». Monika Queisser (chef de la division des politiques sociales) en a présenté les grandes lignes qui montrent bien que les inégalités entre hommes et femmes sont toujours présentes. Tout commence par l’éducation. Dans le monde entier, les filles de 15 ans devancent les garçons en compréhension de l’écrit (en équivalent d’une année d’étude !). Elles représentent aussi la majorité des nouveaux inscrits dans l’enseignement supérieur et des diplômés (59 % des étudiants diplômés à l’issue d’une formation universitaire sont des femmes). Pourtant, malgré ces chiffres éloquents, les stéréotypes entre hommes et femmes sont toujours tenaces. En effet, plus le niveau de diplôme augmente, moins les femmes sont représentées. Les hommes restent ainsi plus susceptibles que les femmes d’obtenir un titre à l’issue d’un programme de recherche de haut niveau, un doctorat par exemple (56 % en France) et les femmes sont sous-représentées dans certains domaines d’études, considérés comme plus « masculins ».
77 % des étudiants suivant une formation universitaire dans le domaine de l’éducation sont des femmes et 74 % des diplômes dans le domaine de la santé et du secteur social sont délivrés à des femmes. Par contraste, les femmes représentent seulement 20 % de l’ensemble des diplômés dans les domaines de l’informatique et de l’ingénierie. Tout cela a un effet sur le parcours professionnel des femmes : en France, 82 % des personnes travaillant à temps partiel sont des femmes. Les obligations de prise en charge des enfants jouent beaucoup sur les décisions d’intégrer ou non le marché du travail et sur les profils de carrière. Les droits au congé parental ne sont utilisés que par 3 % des hommes. Ainsi, des inégalités importantes subsistent entre hommes et femmes en matière d’accès à l’emploi et de déroulement des carrières et les politiques visant à concilier travail et vie de famille doivent encore progresser.
Vigilance de la HAS.
De son côté, « la Haute Autorité de santé, conscience de ce problème d’inégalité, s’interroge notamment, sur la pertinence de développer une check-list pour identifier de manière systématique les points de vigilance pour respecter l’égalité hommes/femmes dans ses travaux », comme l’explique Jean-Luc Harousseau, président de la HAS. Tout d’abord, dans la sélection des sujets : l’équilibre femmes/hommes est-il respecté ? Les groupes de travail sont-ils équilibrés et représentatifs ?...
En conclusion, Najat Vallaud- Belkacem, ministre des Droits des Femmes et porte-parole du gouvernement, rappelle les récentes mesures prises par le gouvernement dans le domaine de la santé. Les femmes ont le droit à disposer de leur corps et doivent avoir accès à une contraception adaptée et optimisée. Il ne doit pas y avoir de freins financiers et il faut généraliser la contraception sans frais et anonyme pour les mineures à partir de 15 ans. Quant au droit à l’avortement, garanti par la loi, il n’est qu’imparfaitement mis en œuvre. Depuis mars 2013, il est pris en charge intégralement par l’assurance-maladie et, afin de mieux informer les femmes, le site www.ivg.gouv.fr a été créé. La mise en place d’une ligne téléphonique gratuite est à l’étude. Il est important de tenir compte des spécificités des femmes, notamment en ce qui concerne la santé reproductive.
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