Alors que les syndicats, l'Ordre des pharmaciens et l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) se sont émus du nombre de places vacantes en deuxième année de pharmacie, la ministre de l'Enseignement supérieur a (enfin) reconnu que des points restaient « à améliorer » dans la nouvelle organisation des études de santé.
Environ 30 % des places disponibles en deuxième année de pharmacie n'ont pas été pourvues à la rentrée 2022. Un constat terrible qui n'est qu'un symptôme parmi d'autres des lacunes de la réforme des études de santé, qui entre dans sa 3e année. Jusqu'à présent sourde aux critiques, au grand dam des syndicats représentatifs de la profession, la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a déclaré le 29 septembre que « si les établissements se sont davantage approprié la réforme, des points restent à clarifier et à améliorer ». En premier lieu, les places « non pourvues en pharmacie et en maïeutique » à la rentrée, a cité la ministre, qui n'a cependant pas évoqué de solutions pour endiguer ce phénomène pour le moment.
Si Sylvie Retailleau reconnaît l'existence de dysfonctionnements majeurs, hors de question cependant d'envisager « une réforme de la réforme » du côté du gouvernement, alors qu'un collectif de parents et d'étudiants (le collectif national PASS/L.AS), a récemment demandé l'abrogation pure et simple de la réforme. « Nous avons encore un travail à mener pour avoir une réforme PASS-L.AS lisible » permettant aussi de « valider les acquis, tout en maintenant un haut niveau et une exigence dans la sélection pour garantir la qualité des futurs praticiens », a néanmoins reconnu Sylvie Retailleau.
Pour le président de la Conférence des doyens en médecine et pour de nombreux autres acteurs, il y a en tout cas « urgence » à trouver des solutions. Pour cette rentrée, « on ne peut pas rebattre les cartes » mais, à l'avenir, une « filiarisation encore plus précoce sur Parcoursup pour pouvoir identifier les étudiants qui se dirigeraient directement » vers la pharmacie pourrait être envisagée, explique Benoît Veber, doyen de l'UFR santé de Rouen. Cette proposition, commune à tous les doyens d'université, a notamment été défendue par le doyen de la faculté de pharmacie de Montpellier, Vincent Lisowski.
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