Un premier pas vient d’être franchi dans la prise en charge des soins non programmés. La dispensation protocolisée, communément dénommée amendement Mesnier, du nom du député Thomas Mesnier qui l’avait inscrite à la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé de juillet 2019, vient de faire l’objet d’un arrêté publié au « Journal officiel » du 11 mai.
Cette nouvelle disposition prévoit que le pharmacien puisse délivrer aux femmes de 16 à 65 ans, présentant une pollakiurie et des brûlures mictionnelles non fébriles, de la fosfomycine trométamol et du pivmécillinam (per os). Par ailleurs, face à des patients âgés de 6 à 45 ans souffrant de douleurs pharyngées (odynophagie), l’officinal pourra dispenser toujours per os : de l'amoxicilline, du céfuroxime-axetil, du céfpodoxime-proxétil, de l'azithromycine, du céfotiam hexétil, de la clarithromycine ou encore de la josamycine.
Ces antibiothérapies ne pourront cependant être initiées que si la dispensation s’inscrit dans un cadre bien précis comme le rappelle l’arrêté. La délivrance de ces médicaments s’effectuera « sous réserve d'une information du médecin traitant désigné par le patient ». Elle devra répondre à un protocole préalablement établi, défini par la Haute Autorité de santé (HAS). Ainsi, condition restrictive, l’officinal ne pourra proposer cette prise en charge de soins de premier recours que s’il est membre d’une équipe de soins primaires (ESP), d’une maison de santé pluridisciplinaire (MSP), d’un centre de santé ou encore d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS).
Dès le vote de la loi Santé en 2019, de nombreuses voix s’étaient élevées dans la profession pour dénoncer cette subordination de la dispensation protocolisée à un exercice coordonné. Voire pour exprimer la déception des pharmaciens constatant qu’un frein supplémentaire était mis à la prise en charge des soins non programmés. La dispensation protocolisée avait en effet été conçue par la profession pour éviter l'engorgement des urgences et assurer l'accès aux soins des patients, en l'absence de… médecins.
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