MALGRÉ le contexte économique actuel, les pharmaciens gardent le moral. Et ils ne semblent prêts à abandonner leur métier pour rien au monde. En effet, plus de 9 titulaires sur 10 (90,7 %) ne comptent pas céder leur officine en 2009 pour quitter la profession, ni même pour en racheter une autre, selon la dernière enquête de la société Call Medi Call* réalisée pour « le Quotidien ». En ce début d’année, ils ont même des projets plein la tête. En particulier celui de mettre leur officine à l’heure du dossier pharmaceutique (DP). Ainsi, 43,6 % des pharmaciens interrogés comptent installer le DP dans les mois qui viennent ; pour 23,1 %, c’est déjà fait, tandis que tout de même 22,7 % ne souhaitent pas, pour le moment, proposer l’outil à leurs patients.
Autre projet pour 2009, la mise en place d’un rayon dédié au « libre accès » pour 22,8 % des titulaires. Du coup, selon Call Medi Call, plus d’une pharmacie française sur deux (54,1 %) présentera prochainement des médicaments devant le comptoir. À noter qu’encore 39 % des pharmaciens affirment qu’ils ne créeront pas de rayon pour les spécialités de médication officinale.
Ceux qui franchiront le pas ne devraient pas pour autant bouleverser beaucoup l’organisation de leur espace de vente. L’enquête révèle en effet que près de 7 officinaux sur 10 n’entendent pas réaliser de travaux au cours de l’année 2009. Il faut dire que, pour 11,6 % des titulaires interrogés, les derniers chantiers remontent à moins de deux ans. Finalement, seulement 17,1 % feront appel aux maçons et aux peintres.
Pas de grand changement à prévoir également du côté du statut social des pharmacies : 93,2 % des officinaux sont bien décidés à continuer d’exercer sous la même forme juridique qu’aujourd’hui. Seulement 2,2 % envisagent d’opter pour la société d’exercice libéral (SEL), forme juridique qui avait pourtant le vent en poupe jusqu’à présent. Selon les dernières statistiques de l’Ordre des pharmaciens, le nombre de SEL a ainsi progressé de 27 % entre 2007 et 2008.
Transférer sa pharmacie ou se regrouper ne semble pas non plus dans les plans des confrères pour 2009. Si 4,9 % déclarent qu’ils vont procéder à un transfert au cours de l’année et 1,9 % se regrouper, 85,8 % ne procéderont ni à l’un ni à l’autre.
En revanche, près de trois quarts des pharmaciens vont modifier leur façon de commander, contraints et forcés par la loi de modernisation de l’économie (LME) qui prévoit une réduction des délais de paiement à 45 jours fin de mois ou à 60 jours à compter de la date d'émission de la facture. D’autant que l’accord trouvé avec les industriels pour intégrer progressivement cette disposition lors d’achats en direct de médicaments de prescription médicale facultative (PMF) non remboursables, n’a toujours pas été validé par la DGCCRF**. Quoi qu’il en soit, la mesure n’est pas forcément bien accueillie. La précédente enquête Call Medi Call (« le Quotidien » du 12 janvier) montrait en effet que près de 8 pharmaciens sur 10 qualifiaient la diminution des délais de paiement de perte pour la profession.
** Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion