MES CAMARADES et moi, au lycée, nous avons étudié le latin, encouragés par nos parents et nos professeurs. En terminale, c’était devenu une activité largement secondaire, même pendant les cours, dont nous profitions pour terminer nos devoirs de maths. C’est pourtant une matière qui nous a rapporté des points au bac, et qui m’a drôlement facilité la vie, à la fac. Je n’en avais même pas conscience, mais quand mon amie D. s’est mise à souffrir sur nos cours de botanique, et à gémir qu’elle n’arrivait pas à mémoriser « rosmarinus officinalis » ou « agropyrum repens » parce qu’elle n’avait jamais « fait latin », j’ai compris que j’avais eu de la chance. Je le pense toujours, d’ailleurs, et plus encore avec le temps. Par contre, je suis hermétique au grec, qu’il soit ancien ou moderne (à l’allemand et au slovène aussi, par exemple, mais ça n’a aucun rapport).
Bien qu’ayant en poche un DU de pharmacie homéopathique, ce n’est pas sur les bancs de la fac, avec cette professeure qui était l’image même du type Pulsatilla qu’elle nous décrivait volontiers, que j’ai rencontré le terme dérivé du grec « polychreste » pour la première fois. Bon, pour « poly », d’accord, je comprenais l’idée de « beaucoup, plusieurs ». Polyarthrite, polytraumatisé, polypeptide. Mais pour « chreste », j’ai été obligée de chercher un peu. Qui sert, qui est bon, utile. D’après le Dictionnaire de Médecine, de Chirurgie, de Pharmacie, des Sciences Accessoires et de l’Art Vétérinaire, de P. H. Nysten (1834) : « épithète donnée anciennement à certains médicaments parce qu’ils sont utiles dans plusieurs maladies ».
De nos jours, c’est un remède homéopathique qui a un champ d’action étendu. Très pratique. Nux vomica, Arsenicum album, Pulsatilla. Arsenicum album, Natrum muriaticum, Phosphorus. Ou Arnica montana, mon polychreste chouchou. On peut s’en servir, le donner, le conseiller, sous n’importe quelle forme, dans presque n’importe quelle dilution (celle qu’on a sous la main), et ça marche. Et si vous placez huiles, teintures mères, gels ou pommades dans la catégorie remèdes de phytothérapie, sachez que moi aussi. N’empêche qu’avec Arnica, ça assure. Courbatures après la reprise des cours de fitness ? Arnica. Aphonie après avoir crié toute la journée pour se faire entendre par des classes d’adolescents intéressés par toute autre chose ? Arnica. Insomnies dues au surmenage au travail ? Arnica. Du mal à se remettre après avoir appris qu’on est le gagnant de la super-cagnotte ? Arnica.
Un dernier regard sur mes vacances d’été cyclistes ? Des incursions en officines bourguignonnes pour de l’arnica, et pour réparer nos petits oublis. Le premier jour, une chute de vélo, et des granules. Par la suite, des courbatures aux cuisses dans la journée, et des crampes la nuit, et des massages quotidiens avec une huile d’arnica bienvenue. Et s’il existait du fil dentaire à l’arnica, de la mousse à raser à l’arnica ou des sticks lèvres à l’arnica, sûr que c’est ce que j’aurais choisi.
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