LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. - Quel est votre sentiment au lendemain de la remise du rapport qui porte votre nom ?
MICHEL RIOLI. - Je suis très satisfait. Car réunir toute la profession était particulièrement difficile. Ce document est, en effet, le résultat de la réflexion de l’ensemble des organisations professionnelles. Rassembler autant de sensibilités différentes avec un rythme de réunion très soutenu sur cinq mois a été une mission délicate, mais, aujourd’hui, les résultats sont là. La profession dispose désormais d’un projet et de perspectives pour l’avenir. Ce document représente également à mes yeux la meilleure réponse à la nouvelle attaque de Michel-Edouard Leclerc.
Vous pensez que votre rapport peut servir de bouclier contre les attaques extérieures ?
Il contient en effet des arguments, des outils, et même des armes, pour défendre les positions de la pharmacie face notamment aux offensives de la grande distribution. Plus largement, confrontée aux attaques venues non seulement de la GMS, mais aussi de la commission européenne ou encore des rapports Attali ou Beigbeder, la profession doit renforcer ses positions.
C’est-à-dire ?
Lors de la première attaque de Michel-Edouard Leclerc l’an passé, je me suis dit : si le pharmacien est uniquement un distributeur de médicaments, il n’est pas étonnant qu’un autre réseau de distribution s’intéresse à son marché. Aujourd’hui, il me semble donc indispensable que le pharmacien fasse valoir son savoir faire, et toutes ses compétences de professionnel au service des patients, dans un réseau de proximité, en coordination avec les autres professionnels de santé. En clair, un pharmacien professionnel de santé plus technicien que jamais et encore plus proche du patient. Dans cet esprit, le rapport préconise, par exemple, la création de rendez-vous santé et d’entretiens pharmaceutiques.
Qu’attendez-vous maintenant ?
J’espère que les 28 propositions contenues dans le document serviront à ouvrir des discussions avec le ministère de la Santé. Pour avoir des chances de négocier, il ne fallait pas que les pharmaciens se présentent en ordre dispersé. La création d’un groupe de travail interne était donc une étape indispensable pour rapprocher les points de vue et préparer les pharmaciens sur la base d’un document consensuel. La profession étant divisée, il fallait la réunir. Pour faire avancer le débat, un médiateur s’imposait. C’est le rôle que j’ai joué.
Comment devient-on médiateur d’un projet pharmaceutique sans appartenir à cette profession ?
Je suis effectivement juriste, économiste, et j’ai été chef d’entreprises et administrateur d’un groupe d’entreprises dans la distribution de matériel de travaux publics et d’automobiles haut de gamme. Toutefois, le monde de l’officine ne m’est pas complètement étranger car mon épouse est titulaire. Il y a deux ans environ, je me suis penché sur la loi Dutreil et les marges arrière. Ma conclusion a été que les pharmaciens ne sont en rien concernés par cette loi faite pour la grande distribution. J’ai alors interpellé M. Dutreil sur le sujet qui m’a confirmé que sa loi ne devait pas, en effet, toucher les officinaux. Il m’a alors demandé de rédiger un arrêté permettant d’apporter les modifications nécessaires. Une tâche dont je me suis acquitté, en concertation avec les syndicats.
Vous étiez également aux côtés des pharmaciens lors du projet de loi HPST* ?
En effet, dans le cadre de l’examen de la loi HPST, j’avais déjà réuni la profession pour faire en sorte que les différentes organisations fassent des amendements communs et délivrent ainsi un message clair à Roselyne Bachelot et aux parlementaires. C’est de cette façon que nous ne sommes pas passés à côté de la loi HPST.
Votre mission auprès de la profession s’achève-t-elle ?
Pour le moment, elle s’arrête. Ce travail m’a tout de même pris cinq mois à temps plein. Mais je ne m’en éloigne pas trop car je serai toujours prêt à défendre le rapport notamment à Bercy pour la partie économique. Dans l’immédiat, je vais faire le tour des facultés pour présenter le rapport aux étudiants.
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