Une stabilisation qui ne profite pas à tous

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Publié le 04/04/2019
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Les indicateurs dénotent une certaine stabilité qui prête à croire que la réforme de la rémunération joue son rôle. Certaines tendances sont cependant à confirmer au regard de l'exercice 2019, année de l'introduction de trois nouveaux honoraires de dispensation. Par ailleurs, certains fléchissements demandent à être surveillés de près.

• En 2018, le chiffre d'affaires (CA) moyen de l'officine passe à 1,83 million d'euros, soit une hausse de 1,12 % par rapport à 2017. Cette tendance bénéficie plus largement aux officines dont l'activité se situe entre 2 et 2,5 millions d'euros de CA (+1,97 %). De manière générale, cette hausse de leur chiffre d’affaires est en trompe-l’œil, comme le soulignent les experts-comptables, puisqu'artificiellement dopée par la vente de médicaments chers, peu générateurs de marge.

• Les honoraires de dispensation et la ROSP contribuent pour 8,08 % au CA global de l'officine, soit 148 000 euros en valeur. Ils progressent de 0,83 %, ou de 1 200 euros, par rapport à 2017. Toutefois, CGP note une baisse sur le dernier trimestre 2018 ce qui laisse présager une baisse des volumes.

• La marge brute globale se stabilise à 582 600 euros. Sa progression en valeur absolue de 3 600 euros résulte en majeure partie de la marge sur le générique. Les conditions accordées par les génériqueurs au travers des contrats de coopération commerciale s'élèvent en effet à 39 200 euros contre 35 900 euros en 2017, soit une hausse de 10 %.

• La stabilisation de la marge réglementée ne parvient cependant pas à compenser la hausse des charges d'exploitation. Les charges externes qui représentent 5,24 % du CA global (5,19 % en 2017) augmentent globalement de 1,93 %, les loyers de 2,09 %. Les frais de personnels, équivalents à 10,78 % du CA, croissent quant à eux de 2,86 %.

• En dépit de l'évolution de l'activité, l'Excédent brut d'exploitation (EBE) fléchit de 1,78 % sur l'ensemble du réseau et atteint 236 400 euros, soit 4 300 euros de moins qu'en 2017. L'EBE équivaut à 12,91 % du CA (13,29 % en 2017).

• Des disparités géographiques s'observent dans le recul de l'EBE plus prononcé en zone rurale à 2,41 % que dans les gros bourgs (- 1,33 %).

Mais une économie à deux vitesses apparaît plus particulièrement entre les pharmacies d'un CA inférieur à 1 million d'euros et celles dont l'activité se situe entre 1 et 1,5 million d'euros. Comparativement, les pharmacies de cette deuxième catégorie présentent une rentabilité nettement supérieure avec un excédent brut d'exploitation atteignant 12,26 % du CA, soit 155 800 euros (86 500 euros pour les premières, soit 11,44 % de leur CA).

M. B.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3509