UN IMPLANT qui délivre un principe actif selon un mode programmé à l’avance, voilà qui n’est pas vraiment nouveau. Ce qui l’est plus, c’est que le procédé présenté dans la revue « Science » la semaine dernière est télécommandable à distance et sans fil. Des chercheurs du MIT (Massachusetts Insititut of Technology, Cambridge) et de la compagnie MicroCHIPS (États-Unis) ont en effet mis au point et testé, grandeur nature, une micropuce implantable libérant un médicament via un radiosignal.
L’histoire de cette découverte a commencé il y a quinze ans, lorsque les Prs Robert Langer et Michaël Cima ont eu cette idée ambitieuse de commander à distance la libération d’une substance médicamenteuse contenue dans un implant.
Aujourd’hui, ils rendent publics les résultats de la première étude clinique réalisée à l’aide de leur découverte. Mené au Danemark sur sept femmes ménopausées (de 65 à 70 ans), cet essai visait à mesurer l’efficacité d’un traitement implanté télécommandé contenant du tériparatide (seul anabolisant osseux autorisé contre l’ostéoporose). L’avantage du procédé était en l’occurrence d’éviter aux patientes des injections quotidiennes de l’anti-ostéoporotique. La micropuce a été implantée dans le tissu sous-cutané, juste sous la taille, puis explantée quatre mois plus tard.
Mais avant d’en arriver là, les quinze années de maturation du projet n’ont pas été de trop pour lever les multiples obstacles à sa mise au point. Il fallait tout d’abord assurer le remplissage aseptique et la lyophilisation du principe actif dans la puce, puis le scellement hermétique des réservoirs à médicament, et, enfin, mettre au point le procédé d’ouverture - électrothermique - de chacun d’entre eux. Autre difficulté majeure : tout implant médical placé en sous-cutané finit par être encapsulé dans du tissu fibreux. Ce qui a pour effet de modifier la pharmacocinétique du médicament. Sachant cela, les chercheurs du MIT ont évalué la délivrance du produit après deux mois d’implantation. Résultat ? La variation du profil pharmacocinétique est comparable à celle observée avec les injections quotidiennes.
Si l’implant anti-ostéoporotique ne contenait que 20 doses thérapeutiques, les ingénieurs de MicroCHIPS travaillent déjà à la mise au point de puces pouvant contenir jusqu’à 400 doses médicamenteuses. Une évolution d’autant plus souhaitable que les expérimentatrices danoises témoignent du confort absolu du procédé et se disent toutes disposées à renouveler l’expérience.
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