Pourquoi l'hôpital d'Hazebrouck (Nord) n'est-il pas équipé d'une IRM, alors que d'autres villes peu éloignées, d'importance proche, vont en recevoir une seconde ? Et alors que l'hôpital dispose de locaux pour accueillir l'équipement, de finances à l'équilibre, et qu'il reçoit déjà des spécialistes venus opérer sur place.
Cette question, simple, a été posée à l'assemblée plénière du Conseil départemental (l'ancien Conseil général) par Catherine Depelchin, pharmacienne à Hazebrouck, et conseillère départementale de son canton. Ce qui a amené Jean-René Lecerf, président du Conseil, à la désigner pour représenter tout le département du Nord à l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France. Le 10 avril, elle siégeait au Conseil territorial de santé Métropole Flandre de l'ARS. À côté d'elle siégeait un autre pharmacien, Grégory Tempremant, également président de l'URPS, et élu régional.
Une agence de santé est le bras armé du ministère en région. Elle a pour mission de définir et de mettre en œuvre la politique de santé. « C'est l'État, l'autorité, précise Catherine Depelchin. Il faut y être pour faire connaître un avis. Les pharmaciens sont sur le terrain, alors que l'ARS voit tout de haut. »
Catherine Depelchin est élue au département, et appartient aussi à sa commission éducation et santé, au conseil de surveillance de l'hôpital d'Hazebrouck, à celui de l'établissement public de santé mentale (EPSM) de Bailleul, et à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Au sein du Conseil départemental, elle a prévu de rencontrer chaque conseiller pour connaître les besoins canton par canton, et permettre au Conseil d'élaborer une « feuille de route » exprimant la volonté du département. Elle veut aussi présenter le travail réalisé à l'ARS. Et les blocages.
À l'écoute des besoins
« Le Conseil territorial de l'ARS élabore un projet régional de santé pluriannuel, pour renforcer l'accès aux soins, l'offre de soins, préparer la révolution numérique en matière de santé, expose Catherine Depelchin. On veut développer l'excellence de l'imagerie médicale en France, favoriser la télémédecine, mais ici tout va à la métropole (de Lille). Je me bats pour l'IRM à Hazebrouck, parce qu'il faut défendre la ruralité : avoir des consultations de spécialistes à Hazebrouck est une bonne chose, mais une IRM favorisera leur diagnostic. L'actuel blocage à l'encontre de l'hôpital d'Hazebrouck est peu compréhensible car il impose des déplacements pour les personnes, dont certaines ont des problèmes de mobilité. »
Les principaux problèmes de santé dans le Nord sont identifiés : addictions, tabagisme, diabète, surpoids, risques cardiovasculaires. À quoi Catherine Depelchin répond éducation thérapeutique, prévention, vaccinations.
« L'écoute est favorable de la part des caisses primaires (CPAM) avec qui sont montées de vraies actions de sensibilisation, poursuit la consœur. En réunion de l'ARS, les représentants du ministère ne disent pas un mot. Ils sont courtois, mais donnent le sentiment de ne jamais nous écouter. Il existe en fait peu d'échanges entre l'État et les collectivités. Nous discutons, le ministère décide. » C'est sans doute ce qui résume la volonté de Catherine Depelchin : que l'État agisse en fonction des besoins identifiés au niveau local, et des élus et des professionnels qui les côtoient.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion