Le 26 mai 2018, la pharmacie de Barbaste (Lot-et-Garonne) ferme ses portes. Un fort endettement et les ennuis de santé de son titulaire ont eu raison de sa santé économique. Coup dur pour ce petit bourg 1 500 habitants et les patients de plusieurs communes voisines.
Pourtant, le hasard des rencontres va renverser une situation bien compromise. Apprenant cette fermeture, Olivier Bault, ancien de Pharmaciens sans frontières et Médecins sans frontières devenu consultant en immobilier d’entreprises de santé en Lot-et-Garonne, se saisit du dossier. Fort de son passé de préparateur en pharmacie, puis de médecin humanitaire, il fait jouer ses réseaux d’amis professionnels de santé et trouve, à Marseille, un pharmacien intéressé : « J’exerçais là-bas depuis de nombreuses années et j’éprouvais une certaine lassitude, explique Youssef Toute, 52 ans. J’aspirais à finir ma carrière dans une certaine tranquillité, avec une douceur et qualité et de vie que j’ai trouvées en Lot-et-Garonne. »
Des « Charlots » efficaces
Mais le dossier du repreneur est loin d’être bouclé, il faut convaincre le tribunal de commerce, les banques… Là, Olivier Bault fait jouer un autre réseau, très important dans le Sud-Ouest : le rugby. En effet, notre consultant est aussi talonneur chez « Les Charlots », célèbre équipe de rugby loisir, créée il y a près de cinquante ans par un médecin, et qui regroupe des anciens du club pro agenais. Entre deux mêlées, il évoque le dossier de la pharmacie de Barbaste. Un avocat et un expert-comptable du club décident de le rejoindre dans l’aventure. Avec ces soutiens de poids, le dossier avance, les prévisionnels de l’officine finissent par convaincre. Un à un les obstacles tombent, « même si, parfois, il ne faut pas avoir peur de rentrer dans le lard de certaines personnes », souligne Olivier Bault. L’esprit rugby encore…
L’été se passe à obtenir les dernières autorisations et, le 2 septembre, Youssef Toute rouvre la pharmacie de Barbaste : « C’est une officine à taille humaine (1 titulaire et 2 préparateurs) où j’ai trouvé des clients d’une grande gentillesse, patience, respect et générosité, explique-t-il. Certes, ils sont heureux de retrouver leur pharmacie après 16 mois de fermeture, mais c’est réciproque, car j’apprécie énormément le contact humain avec cette population. Quant à l’avenir économique, j’ai de très bons espoirs, car je suis sûr du potentiel de cette officine. »
« Avec 50 clients/jour la première semaine, 70 la deuxième, elle devrait atteindre 100 à 150 clients en vitesse de croisière », indique Olivier Bault qui croit tellement à la réussite de cette pharmacie rurale qu’il y fait des piges comme préparateur.
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