Depuis son annonce, la dispensation adaptée a déchaîné les passions dans le corps médical et dans une partie de la profession. Pour le Dr Philippe Vermesch, du syndicat des médecins libéraux (SML), ce nouvel acte qui consisterait « à rémunérer le pharmacien pour qu'il ne dispense pas tout ou partie des traitements à posologie variable prescrits par le médecin » transformerait ni plus, ni moins le pharmacien en « censeur chargé de rationner les dépenses maladie ». MG France, le syndicat des médecins généralistes, de son côté, estime la généralisation de cette mesure inacceptable « dans le cadre d’un accord conventionnel signé par un seul syndicat de pharmaciens, en l’absence de concertation avec les syndicats médicaux ».
Un argument que retient, côté pharmaciens, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui insiste également sur la nécessité de se concerter avec les prescripteurs et les patients. De manière générale, le syndicat émet les plus grandes réserves face à ce qui n’est pour son président, Philippe Besset, « en aucun cas une intervention pharmaceutique, puisque celle-ci s’effectue en coordination avec le prescripteur ». « Je ne sais toujours pas ce qu’est la dispensation adaptée, c’est une notion floue qui réclame d’être définie », poursuit le président de la FSPF, qui a refusé de signer l’avenant 19 ancrant le principe de la dispensation adaptée.
Mandaté par sa base, il participera néanmoins à la première réunion technique, le 4 décembre, avec la ferme intention de ne pas transiger sur les modalités d’application. Et surtout sur le montant de la rémunération. Car, rappelle-t-il, « il n’est pas question de se trouver face à une deuxième réduction de la marge du réseau officinal après celle induite par l’avenant 19 ! ». Le président de la FSPF fait ainsi la démonstration avec le Macrogol. Alors que le prix public de la boîte est de 3,57 euros, la rémunération du pharmacien de 2,31 euros et la participation de l’assurance-maladie de 1,07 euro, « où se situe la ligne de partage ? », interroge-t-il. Pour lui, la seule option acceptable serait de fixer la rémunération du pharmacien au prix public, en cas de non-dispensation de la boîte. Ou alors, modèle qu’il préconise, d’appliquer un forfait à l’instar de celui que perçoivent les praticiens pour leurs actes de coordination.
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