« Le GECoLib est de création spontanée, « inter-tout-le-monde », réunissant des professsionnels qui avaient envie de travailler ensemble », assure Joëlle Deguillaume. La pharmacienne de Matignon (Côtes d'Armor), présidente de l'URPS pharmaciens de Bretagne, rappelle toutefois qu'avant GECoLib, dès 2004-2005, des professionnels de santé bretons s'étaient regroupés pour travailler ensemble, créant Cap réseau, une association régionale pour développer leur complémentarité. Après la loi Hôpital, patients, santé, territoire (HPST) en 2009, et la création des URPS, « on s'est naturellement retrouvés entre présidents [elle était alors vice-présidente] pour prolonger le modèle que nous avions mis sur pied ».
Le GECoLib, ou Groupes libéraux d'exercice coordonné en santé, est intervenu quatre-vingt-deux fois auprès de trente-trois équipes dans les dix premiers mois de 2019, pour aider la création de pôles de santé, de maisons pluridisciplinaires de santé, mono ou multisites, d'équipes de soins ambulatoires, de soins de premiers recours, d'ateliers thérapeutiques, d'ébauches de CPTS, etc. « Dès qu'on parle de coordination, nos chargés de mission sont sur le terrain, nous mettons la logistique au niveau local. »
Proximité
Dès leur création, les URPS des kinés, des infirmiers et des pharmaciens se sont installés dans la même maison, à Rennes (Ille-et-Vilaine), près de celle des médecins, tandis que les dentistes restaient dans la maison de Cap réseau. Une proximité pour faciliter les relations. Ainsi, aujourd'hui, l'association GECoLib regroupe sept URPS (masseurs-kinésithérapeutes, pharmaciens, médecins généralistes, chirurgiens-dentistes, infirmiers, podologues, orthophonistes), cinq pôles de santé déjà existants, une équipe de soins de premiers recours, une de chirurgie ambulatoire. Et l'association est présidée par Thierry Labarthe, médecin généraliste, président de son URPS.
« Chaque URPS a un chargé de mission salarié, plusieurs pour les médecins, et deux pour le GECoLib. Dès que les professionnels de santé sur le terrain font appel, on leur envoie des chargés de mission : nous avons développé une compétence depuis quinze ans, des aides (des facilitateurs) qu'on met à la disposition du local, de ceux qui veulent travailler ensemble. Nous nous adressons aux promoteurs d'exercice coordonné, quel que soit leur projet d'exercice, ou son état d'avancement, dès qu'ils veulent partager leur expérience. Nous avons actuellement sept ou huit communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) en voie d'aboutissement, précise Joëlle Deguillaume. Nous sommes très sollicités par des initiatives locales. »
Travailler ensemble
La consœur explique le travail des « facilitateurs » de GECoLib : amener, en premier, les professionnels à se connaître, à se parler. « Beaucoup d'initiatives d'exercice coordonné partent du pharmacien, parce qu'il est au cœur du système. Parfois, cela vient de l'infirmier, lorsqu'il est très dynamique. »
« Lorsque je suis arrivée à Matignon, rappelle Joëlle Deguillaume, il existait une relation entre les professionnels, même à titre personnel. Plus tard, un médecin est venu exercer, qui est resté quatre ou cinq ans. On se téléphonait, mais je ne l'ai jamais connu, et je trouve cela dommageable. Aujourd'hui, on redécouvre le travail ensemble, tout le monde en bénéficie, à commencer par le patient à qui on peut proposer de nouvelles prises en charge. »
L'association a pris pour symbole le gecko, un lézard des régions chaudes, et dont les doigts sont adhésifs : il ne lâche rien.
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