« NOUS PRATIQUONS un syndicalisme corporatiste sur fond d’actions fréquentes et régulières. » Philippe Grilleau, 40 ans, établi à Marans (5 000 habitants), coprésident du syndicat de Charente Maritime (FSPF), veille depuis 2007 aux intérêts des 161 adhérents de son département. Une responsabilité partagée avec Antoine Bordas, son homologue de Saint Jean d`Angely, et la vice-présidente, Christine Grizet, d’Angoulins.
« Ici, nous sommes plutôt en avance sur de nombreux points, affirme Philippe Grilleau. Comme le dossier pharmaceutique, ou le 32 37, numéro de garde national. Nous essayons de suivre au plus près les initiatives, malgré notre géographie particulière qui fait de nous à la fois des continentaux et des insulaires. Nous avons la chance d’avoir dans nos rangs une majorité de jeunes, et ceci explique peut-être cela. » Sans création récente, l’univers officinal local se distingue par de nombreuses demandes de transferts, une absence de regroupements, et un marché immobilier en hausse constante, qui génère souvent des difficultés de trésorerie. Le bord de mer, l’attractivité de ce dernier, la spéculation qui en découle sur des sites comme Royan, les Îles de Ré et d’Oléron, ou La Rochelle, font de ce département un lieu où il fait bon vivre, mais où le coût de la pierre s’envole.
« Il y a heureusement des avantages, analyse Philippe Grilleau, comme l’implantation d’une population aisée, composée de retraités à gros moyens, ou d’étrangers attirés par la façade atlantique. Donc une clientèle ayant la possibilité de dépenser, relativement âgée, avec d’évidents besoins à satisfaire sur le plan médical. Il faut cependant distinguer les officines du littoral et celles de l’intérieur des terres, qui n’ont pas les mêmes avantages. Pour ces dernières, nous commençons à parler de désertification rurale. »
Citées en exemple, plusieurs officines en mal de médecins généralistes, malgré l’activité attendant ces derniers. Quelques maisons médicales commencent à émerger, ainsi que des centres Alzheimer, mais des « trous » se creusent sur la carte, tandis que le bord de côte serait plutôt, à l’égal des rivages azuréens, en surpopulation de praticiens.
Gestion tricéphale.
Pour les trois responsables syndicaux, la Charente Maritime est terre d’unité. Le trio, très actif, se partage les tâches : Christine Grizet est chargée des réseaux, Antoine Bordas des relations sud et Philippe Guilleau de celles du nord, les intéressés se réunissant toutes les deux semaines pour examiner les dossiers. « Nous sommes attachés à la notion de service vers nos confrères, explique ce dernier. Nous nous attachons donc aux problèmes de tous, faisant participer, si besoin, l’ensemble du bureau à nos décisions, travaillant d’une manière moderne et collégiale. Les temps ne sont plus où un président de syndicat était une entité solitaire, presque inaccessible, et nous préférons former une équipe soudée, efficace, opérationnelle. Nos adhérents nous font confiance. »
Ce partage devrait s’amplifier lors des prochaines élections, avec un changement de statut en cours, qui aboutirait à deux coprésidents et deux vices présidents, ainsi qu’une parité du conseil d’administration. Objectif : avoir un responsable pour chaque secteur de garde, capable de faire remonter les informations vers la cellule syndicale, qui soit en même temps un leader d’opinion. Donc, affirmer la présence de la FSPF sur le terrain et renforcer ses actions, en répondant au plus près aux demandes de tous.
Philippe Grilleau est par ailleurs président de la région du Centre Ouest qui regroupe cinq départements (trois du Limousin, deux du Poitou-Charentes). Cette fonction lui permet d’avoir une vision plus élargie de l’univers pharmaceutique de l’Atlantique, et de travailler en partenariat avec les responsables locaux.
Côté vie quotidienne, les pharmaciens de Charente Maritime sont dans l’air du temps : informatisés à quasiment 100 %, partenaires efficaces des caisses, en bonne relation avec leur Ordre, ils développent une activité citoyenne sur fond de génériques (taux de substitution 82 %), d’optimisation des gardes (via le 32 37 évoqué plus haut), et de gestion des DP.
« Ce n’est pas le fleuve tranquille, loin de là, relativise cependant le responsable syndical. Nous avons nos soucis comme partout, liés à ceux de nos patients, à leurs pathologies, à leurs appréhensions – notamment vis-à-vis des génériques pour lesquels nous avons dû faire beaucoup de pédagogie – et nous devons tenir compte des spécificités de notre territoire. Notre bureau, lorsqu’il est confronté à des problèmes, sollicite toujours ses partenaires, instances, praticiens, élus, afin de pouvoir prendre en toute connaissance de cause les bonnes décisions. Nous ne sommes pas une autorité dirigeante, plus ou moins accessible, mais une équipe au service de nos confrères. »
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