COMPRENDRE comment les moustiques résistent au paludisme pourrait aider à mettre au point de nouvelles armes pour limiter sa transmission à l’homme dans les zones endémiques. Une étape supplémentaire dans cette voie de recherche vient d’être franchie par des chercheurs de l’EMBL (Heidelberg) et de l’unité Inserm 963 avec « Réponse immunitaire et développement chez les insectes. Analyse postgénomique de la réponse antiparasitaire chez l’anophèle » à Strasbourg. Selon l’équipe franco-allemande, les variations dans un seul gène, appelé TEP1, affecteraient en effet la capacité du vecteur à résister à l’infection parasitaire.
Pour arriver à cette conclusion, Stéphanie Blandin (Inserm) et ses collaborateurs de l’EMBL ont étudié le génome du moustique Anopheles gambiae, qui est, le principal vecteur de Plasmodium falciparum. Les scientifiques ont restreint leur champ d’étude à un modèle couramment utilisé en recherche, Plasmodium berghei, une espèce responsable du paludisme chez les rongeurs.
En comparant les génomes de moustiques capables de résister à l’infection, les chercheurs ont constaté que la différence majeure se situait au niveau d’un seul fragment de chromosome. Parmi les quelque 975 gènes contenus dans ce morceau d’ADN, un, en particulier, a retenu l’attention. Ce gène, appelé TEP1, joue un rôle important dans la détermination de la résistance au parasite. L’équipe a découvert que les souches résistantes présentaient une allèle différente de celles des souches sensibles.
Technique des ARN interférents.
Afin de s’assurer que ces allèles déterminent le degré de résistance, les chercheurs se sont servis d’une technique mise au point par l’équipe de Lars Steinmetz. Grâce à l’utilisation d’ARN interférents, ces brins d’ADN qui inhibent l’expression des gènes, il est possible d’identifier exactement l’allèle qui est à l’origine d’un trait particulier. Le principe de l’expérimentation consiste ainsi à « éteindre » de manière séparée l’un ou l’autre des deux allèles du gène. La « mise sous silence » des différents allèles a donné des moustiques présentant des degrés différents de résistance au parasite. Il est apparu clairement que la résistance du moustique dépendait de la (ou des) forme(s) du gène TEP1. À l’avenir, les chercheurs projettent de travailler à l’identification de locus de susceptibilité secondaires et de gènes potentiellement suppresseurs de TEP1.
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