Le rire et le pardon, bons pour la santé

Un traitement nommé Charlie

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Publié le 19/01/2015

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« TOUT est pardonné », titrait « Charlie Hebdo » mercredi dernier. Avec cette « une » douce-amère, les journalistes (survivants) adressaient un subtil clin d’œil à ceux qui avaient voulu assassiner la liberté d’expression. Mais au-delà de sa valeur éditorialisante, ce pardon - à comprendre au deuxième, voire troisième degré -, pourrait-il être aussi la promesse d’une santé retrouvée pour l’hebdomadaire satirique ? C’est ce que laisse à penser les études menées par plusieurs universitaires nord-américains dont les résultats confirment clairement les vertus bénéfiques du pardon sur la santé. Selon leurs travaux, accorder le pardon améliorerait la qualité du sommeil, diminuerait la pression artérielle et l’anxiété, bref, augmenterait l’espérance de vie. Plus encore, dans certaines situations, le pardon pourrait même être carrément salvateur, tant sur le plan physique que psychique. C’est ce que démontre l’émouvant témoignage de Natasha Kampush dans son ouvrage « 3 096 jours ». « Ma seule marge de manœuvre était de lui pardonner, raconte la jeune femme séquestrée, maltraitée et violée durant 8 ans. Cet acte du pardon me rendit le pouvoir sur ce que je vivais et me permit de m’en accommoder. » Le pardon comme un travail vers la résilience. Voilà qui devrait contribuer à la renaissance de « Charlie Hebdo ». Et si cela ne suffit pas, pour surmonter le traumatisme, le journal dispose d’un autre médicament : le rire. « Éclater de rire, c’est un peu comme ouvrir grand les fenêtres d’une maison », résume Martine Medjber-Leignel dans « Atlantico.fr ». Car, rappellent les spécialistes, rire oblige à expirer tout le gaz carbonique qui se trouve dans les poumons, puis à inspirer de nouveau l’oxygène, ce qui permet de régénérer le sang et de booster nos neurones.

Avec son « Tout est pardonné », Charlie semble nous montrer la voie. Car, comme le rire, le pardon peut être contagieux.

DIDIER DOUKHAN