L’ASSOCIATION de solidarité internationale Aromathérapie sans frontières s’est fixée comme objectif de venir en aide aux populations défavorisées des pays émergents en leur proposant des soins de santé à base de produits naturels et locaux, en particulier à base d’huiles essentielles.
Véritable paradis des plantes médicinales et souffrant de besoins sanitaires considérables, Madagascar a été choisie pour une première mission d’envergure. En 2013, l’association Aromathérapie sans frontières a centralisé ses activités à Antsirabé, un lieu où convergent de nombreuses familles venant des campagnes éloignées. « Avant de pouvoir exploiter sur un plan sanitaire les ressources naturelles de ce pays, notre première difficulté a été de faire reconnaître par les pouvoirs publics malgaches l’usage médical de l’aromathérapie et de légaliser sa pratique par les médecins et les tradipraticiens (équivalents des herboristes), confie Pierre Franchomme, aromatologue et pharmacologue, président de l’Association. Pour ce faire nous avons assuré, entre 2013 et 2014, la formation en aromathérapie, sur le thème des infections tropicales, de plus d’une soixantaine de ces professionnels de santé ainsi que des pharmaciens. Certains d’entre eux accèdent désormais au statut de formateurs. »
Depuis les toutes premières investigations, en mars 2013, l’association a atteint en un temps record tous ses objectifs prioritaires, une démarche détaillée par Pierre Franchomme lors d’un entretien avec le « Quotidien du pharmacien » en avril 2014.
Concilier ressources locales et médecine moderne.
Le premier Centre de médecine naturelle a ouvert à Antsirabé en octobre 2014 dans le cadre d’une école primaire publique accueillant 1 500 enfants de 6 à 12 ans, auxquels s’ajoutent les 600 enfants d’une école voisine. Ces enfants n’avaient jamais eu de visites médicales ni de carnets de santé. Ils peuvent désormais bénéficier gratuitement de remèdes traditionnels à base d’huiles essentielles (baumes, sirops, suppositoires, gouttes, produits à inhaler) pour plusieurs pathologies pédiatriques. « En effet, ce centre qui est devenu pour le pays un centre de référence au service de la population a reçu l’autorisation d’utiliser des produits aromatiques améliorés dans le cadre d’une médecine intégrative réunissant la médecine conventionnelle allopathique et la médecine naturelle, sous le contrôle d’une équipe pluridisciplinaire essentiellement malgache », se réjouit ce grand humanitaire.
Parmi les autres souhaits réalisés, la création d’un laboratoire pharmaceutique à Antsirabé afin de préparer des remèdes jusqu’ici fabriqués artisanalement, de les proposer aux médecins et aux pharmacies locales, et, à terme, de les distribuer à une plus grande échelle à d’autres régions du pays totalement déshéritées. L’Association a également procédé à l’ouverture d’un local dédié à la stomatologie pour soigner les douleurs dentaires des enfants. « Nous collaborons avec des centres de recherche scientifique malgaches afin d’enrichir les données des pharmacopées traditionnelles, de valoriser l’agriculture aromatique locale et, au-delà, faire connaître ces plantes en Europe pour favoriser la filière plantes aromatiques du pays et contribuer ainsi à son développement », intervient Cécile Allonge, spécialiste des plantes de Madagascar. Dans les six mois à venir, les premières pépinières doivent voir le jour avec la mise en place de jardins éducatifs à grande échelle où les enfants apprendront à planter et à prendre soin des plantes que les adultes replanteront ailleurs. Une façon de pérenniser les richesses et le savoir-faire du pays.
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