LE MARCHÉ SUISSE des médicaments a enregistré une croissance de 3,4 % en 2009. Les mesures destinées à en baisser le prix ont ainsi été efficaces puisque, l’année précédente, cette augmentation était encore supérieure à 5 %. Ces baisses ont permis, selon une déclaration de Gregor Pfister, d’Interpharma, à « Tribune médicale » de générer des économies de 400 millions de Francs suisses (environ 275 millions d’euros). Pour l’année en cours on s’attend pour la première fois à un recul du marché qui devrait être de l’ordre de 3 %. Pour 2011, d’autres diminutions, notamment des marges commerciales, devraient permettre de nouvelles économies sur le prix de vente au public. Ces mesures ne restent pas sans conséquence pour les laboratoires : les filiales des grands groupes internationaux, notamment, ont déjà modifié en conséquence leurs infrastructures et leurs plans d’investissements. « L’attractivité de la Suisse en tant que siège européen de firmes pharmaceutiques a, selon Walter Holze, du VIPS (Association des entreprises pharmaceutiques), fortement diminué et les recettes liées aux exportations, insiste–t-il, vont également souffrir de ces mesures. »
L’industrie pharmaceutique, comme l’expose dans le même journal Joe Jimenez, président de Novartis, est confrontée, sur fonds de restrictions budgétaires dans le domaine de la santé, à des pressions croissantes sur les prix ainsi qu’à de nombreuses contraintes venant des autorités. En conséquence, l’ère des blockbusters est terminée et, poursuit–il, « le nouveau credo de la recherche sera que le succès va dépendre de la capacité d’innovation, et non plus des moyens mis en œuvre ». Les cibles envisagées étant centrées « sur les voies métaboliques, les interactions entre les récepteurs et les médiateurs, et la transduction des signaux biologiques, dans le but d’aboutir à des traitements individualisés pour des sous–groupes de patients… ».
BELGIQUE
Ça bouge dans la profession
PLUSIEURS MESURES ont été envisagées par les pouvoirs publics afin de rationaliser les dépenses d’assurance sociale. Elles sont détaillées dans « Le Journal du médecin ». Une première mesure concerne la prescription obligatoire d’au moins 80 % des molécules les moins chères pour démarrer un traitement, instituée au début de l’année dernière. Une commission mixte médico–mutualiste a constaté que l’objectif de 42 millions d’économies qui devaient être engendrées par cette mesure n’a été atteint qu’à moitié, sauf pour certains groupes thérapeutiques comme les sartans, les AINS et les inhibiteurs de l’ECA. Des mesures complémentaires d’incitation vont donc être engagées pour les autres groupes. Actuellement, les « médicaments moins chers » représentent 42 % des prescriptions. Deuxième mesure envisagée : la généralisation de la prescription électronique sur tout le territoire, l’objectif ultime étant que, d’ici à 2013, un système universel de transmission électronique et un feed-back entre les différents prestataires de soins soient développés. Ce qui permettra un gain de temps pour la rédaction d’une l’ordonnance (estimé à 1,5 minute par prescription), l’archivage automatique des dossiers médicaux et la possibilité de les imprimer plusieurs fois.
Le Parlement vient, d’autre part, de demander que la lutte contre la contrefaçon soit accélérée. Une commission ad hoc, dirigée par le Dr Georges Dallemagne, vient d’être créée à cet effet. Enfin, deux catégories de produits ont été l’objet de discussions au sein du centre fédéral d’expertise des soins de santé : les médicaments orphelins, pour lesquels il est réclamé « un remboursement moins kafkaïen » (celui-ci étant effectué actuellement au cas par cas), et les produits OTC « dont les critères de sélection, tant par le médecin que par le pharmacien, doivent être impérativement d’abord la qualité et l’efficacité de la molécule avant de considérer leur prix ».
Une autre livraison de ce journal fait état d’un symposium au cours duquel la ministre de la Santé, Laurette Onkelinckx, a constaté que « l’innovation pharmaceutique est en berne ». Avec quelques vérités connues : en dix ans, sur 10 000 molécules étudiées, une centaine ont fait l’objet de recherches poussées, et 8 seulement arrivent sur le marché après un milliard d’euros investis et 30 milliards de dollars dépensés au total en R & D : « on arrive aujourd’hui à un processus d’innovation asymptomatique et on approche tout simplement des limites de la connaissance scientifiques », s’exclame J.-L. Vanherweghen, recteur de l’université de Bruxelles. Mais il conclut sur une note plus optimiste en expliquant que « le développement des biotechnologies devrait apporter une réponse à cet état de fait ».
BELGIQUE
Une discipline d’avenir
UN DIPLÔME de « médecine pharmaceutique » est envisagé en Belgique. Sur le modèle de celui déjà reconnu en Suisse, en Suède et au Royaume–Uni, précise « Dialogue et santé ». Plusieurs universités délivrent en effet ce diplôme (notamment Barcelone, Cardiff, Bâle, Budapest, Duisbourg, Lille). Il est validé après un cursus de 6 à 14 modules de 3 à 4 jours qui s’étalent sur une période de 24 à 42 journées pleines durant 1 ou 2 ans. D’ores et déjà en Belgique, les professionnels de la santé de toute nationalité peuvent obtenir un « certificat de formation dans la conduite des essais cliniques », l’éligibilité des candidats étant déterminée par un examen en deux parties : un QCM et une interrogation orale.
ITALIE
Financement de l’assurance sociale
L’ITALIE est entrée dans la moyenne de l’OCDE quant à ses dépenses de santé : 8,7 % du PIB l’an dernier. C’est ce qu’annonce « Il giornale del medico » qui rappelle que le SSN (Service national de santé) couvre toute la population, et même au-delà avec les immigrés, nombreux dans la péninsule. Par contre, la participation personnelle du patient en matière de médicaments l’oblige à un ticket modérateur de 10 euros, en plus de la visite médicale à 36 euros. Seuls en sont dispensés les seniors (plus de 65 ans) dont le revenu est inférieur à 36 152 euros annuels, ainsi que les malades chroniques déclarés, les handicapés et les femmes enceintes. C’est essentiellement l’impôt, et notamment la TVA de 4,5 %, qui assure le financement du système, impôt collecté au niveau national mais rétrocédé proportionnellement à chacune des vingt régions administratives habilitées à l’augmenter de 1 % pour combler leur éventuel déficit, et qui possèdent ainsi une large autonomie pour le financement de leur système de santé.
LETTONIE
Un système en transition
LA LETTONIE est le pays de l’Union européenne qui investit le moins dans sa santé. Les raisons en sont expliquées dans « Apotheker plus ». Le patient assume en effet près de la moitié des dépenses : au plan médical, il n’y a que les actes chirurgicaux vitaux qui soient pris en charge. L’accès aux soins spécialisés ne peut être entrepris qu’après accord d’un médecin de première ligne. Quant aux médicaments, les antidiabétiques et les anticancéreux sont les seuls produits remboursés par la Sécurité sociale ; et encore le patient débourse–t-il pas mal de sa poche pour l’essentiel de sa couverture, les tickets modérateurs étant particulièrement élevés, et les couvertures privées ne jouant qu’un rôle marginal. Le financement public de l’Assurance-maladie, quant à lui, est collecté par un Fonds national, à raison de 28,4 % du revenu brut en plus de taxes additionnelles.
ALLEMAGNE
Les gros formats à l’encan
UNE COMMISSION spécialisée du BfArm (Institut fédéral du médicament et des produits de santé) vient de recommander que les présentations en grands modèles de certains analgésiques fassent désormais l’objet de prescription médicale. Sont notamment visés, selon « Artze Zeitung » : l’aspirine (jusqu’à 20 comprimés à 500 mg), le diclofénac (20 comprimés à 25 mg maximum), l’ibuprofène (20 comprimés à 400 mg), la phénazone (20 comprimés à 500 mg), le paracétamol (10 000 mg au total) et le naproxen (7 500 mg). Les autres analgésiques resteraient en vente libre, ce qui ne manque pas de provoquer certaines réactions dans le corps médical : ainsi, Ulrich Hagemannn, président du BfArm, rétorque que « certains d’entre eux ne sont pas, contrairement aux idées reçues, sans danger ».
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