Le Quotidien du pharmacien.- Quel est l’intérêt du DMP ?
Alain Michel Ceretti.- Le dossier médical partagé est avant tout un outil pour améliorer la prise en charge, puisqu’il doit permettre à un patient de ne pas dépendre en situation d’urgence de la seule mémoire de ses proches. Le DMP doit donc permettre de sortir du Moyen-Âge sanitaire en évitant les pertes de chance graves, en particulier en cas d’urgence, en limitant les risques liés à des examens inutiles et en garantissant un suivi au long cours à même d’éviter les erreurs. D’où l’intérêt de permettre la consultation de cet outil pratique par tous les professionnels de santé impliqués dans la prise en charge du patient, sans hiérarchisation.
Comment concilier le déploiement du DMP avec la préservation des données de santé ?
L’informatisation des données est le préalable incontournable de la prise en charge du patient du XXIe siècle. Et cette numérisation ne doit en aucun cas être crainte, puisque l’assurance-maladie est seule hébergeur des données de santé dont chaque patient est, par ailleurs, seul propriétaire. Je regrette dès lors que France Association Santé, qui représente les patients, ne soit pas plus associée au déploiement du DMP et ne soit pas partie prenante à la généralisation de la prescription électronique, censée être intégrée au dossier médical.
Comment expliquez-vous les craintes de certains professionnels de santé vis-à-vis du DMP ?
Les craintes suscitées par le DMP sont irrationnelles. Les médecins, comme aucun autre professionnel de santé, ne devraient redouter le déploiement de cet outil numérique dont le seul but est de partager des informations sur un patient pour mieux le prendre en charge. D’autant que, quatorze ans après son lancement, les progrès technologiques réalisés sont à mêmes de garantir à la fois le partage des informations et leur préservation vis-à-vis de prédateurs potentiels conformément aux exigences posées par le législateur qui impose une traçabilité totale de toutes consultations du dossier médical. À charge aux professionnels de santé de faire preuve de rigueur.
Pourquoi ne pas rendre obligatoire l’inscription sur le DMP de toutes informations notamment sur le médicament ?
Il est essentiel que le DMP ne devienne pas un « casier médical », car ma santé m’appartient et mon corps aussi. Dès lors, au nom du droit à l’oubli, le patient doit conserver la main pour décider ce qu’il pourra ou non faire figurer dans son dossier médical. En particulier si les soins prodigués et les produits prescrits concernent des addictions ou des fragilités psychologiques.
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