La sauvagerie particulièrement atroce du groupe terroriste qui se fait appeler État islamique (et que François Hollande préfère nommer Daech) a fait de lui l’ennemi numéro un du Proche-Orient. Il est fortement implanté en Syrie et en Irak et, pour le faire reculer, le courage exceptionnel des Kurdes, les milices iraniennes, les avions de combat français et américains ne sont pas de trop. Dans la lutte contre Daech, il est clair que les États-Unis ont été amenés à coopérer avec l’Iran, avant même que la négociation sur le nucléaire n’aboutisse à des résultats positifs, qui, jusqu’à ce matin, restent incertains. Le président Barack Obama, sous un feu incessant de critiques républicaines et israéliennes, est soupçonné d’envisager un rapprochement avec l’Iran qui aurait non seulement l’avantage de calmer ses ardeurs nucléaires mais de mettre un peu d’ordre dans des pays arabes ravagés par des révolutions qui se sont répandues comme un feu de paille.
Ce calcul américain est vivement contesté par au moins deux pays importants, la France et Israël. Par la voix de notre ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et pour le grand plaisir du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, la France demande des garanties supplémentaires au sujet du programme atomique iranien. Ce qui risque de faire capoter la négociation. Mais la France n’est pas du tout hostile à la contribution que les forces iraniennes apportent à la lutte contre Daech en Irak. Là où la diplomatie conduite par M. Obama songe à une sorte de renversement des alliances, la France ne voit que des adversaires : l’État islamique, l’Iran toujours imprévisible, et le dictateur de Damas, Bachar Al-Assad. Si Washington pense que cela fait beaucoup d’ennemis, et qu’il faut en réduire le nombre, le gouvernement français estime qu’il y a, avec l’Iran et le régime syrien, des risques à ne pas prendre.
La crise yéménite.
La situation dans la région s’est encore compliquée quand le Yemen, pays situé au sud de la péninsule arabique et jamais vraiment pacifié depuis son indépendance, a été livré à l’anarchie par une révolte des chiites locaux (donc, des alliés naturels des Iraniens), les houtistes. Le président du Yémen a du quitter la capitale, Sanaa, occupée par les houtistes, et s’est réfugié à Aden. L’Arabie, déjà très alarmée par l’élaboration d’un programme nucléaire en Iran, a aussitôt réagi en alignant 150 000 soldats et des armes ultra-modernes pour libérer le Yémen des houtistes. Pour le moment, on en est là. Les lignes de partage sont invisibles : l’Arabie saoudite, sans le dire, a les mêmes préoccupations qu’Israël au sujet de l’Iran. Elle ne peut pas le laisser s’installer à ses portes et elle craint que les houtistes se transforment rapidement en un Hezbollah-bis qui harcèlerait ses frontières. Déjà, dans le Sinaï, des milices fondamentalistes attaquent l’armée égyptienne et lui causent de lourdes pertes. En Libye, le chaos est indescriptible, mais la partie, là aussi, se joue entre État islamique et milices locales.
L’échec possible des négociations sur le nucléaire iranien déclencherait une course à l’arme atomique dans la région. L’Arabie saoudite, si elle n’a pas la garantie que l’Iran ne possède pas la bombe, se hâtera de lancer un programme pour s’en doter. Et commencera alors une immense bataille entre sunnites et chiites, bien plus meurtrière que celle qui oppose Israël aux Arabes. Tous ceux qui continuent de croire qu’Israël joue un rôle dans les divers déséquilibres du Proche-Orient doivent savoir que le conflit entre les deux grands courants de l’islam représente un danger bien plus sérieux parce qu’il est de nature religieuse, qu’il met en présence deux absolus insensibles à tout compromis et qu’il peut durer des décennies.
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