Le Quotidien du pharmacien.- Le marché des compléments alimentaires se porte bien. Va-t-il continuer à progresser ?
Rémi Vincente.- Selon notre étude, les ventes devraient encore progresser de 5 % par an d’ici à 2022. La pharmacie n’est pas à plaindre dans ce paysage : elle représente le 1er circuit de vente de ce secteur, avec 51 % des parts de marché, loin devant la vente à distance (17 %), les circuits bio ou diététique (15 %) les grandes et moyennes surfaces (11 %) et les parapharmacies (6 %). La pharmacie est donc le circuit roi !
Quels sont les compléments qui marchent le mieux ?
Ceux conseillés pour le stress et le sommeil (avec de la mélatonine et du magnésium), pour les problèmes de digestion (avec des probiotiques et des plantes) et pour le confort articulaire (avec de la glucosamine et de la chondroïtine). En revanche, le marché de la nutri-cosmétique - c’est-à-dire les compléments minceur, solaire et capillaire - est en perte de vitesse.
Le nombre de références recensées en pharmacie ne fait qu’augmenter. Il est passé de 5 200 produits en 2013 à 8 900 en 2018. Y a-t-il une course aux lancements de la part des laboratoires ?
En effet, il y a un renouvellement des gammes quasiment chaque année. Cela peut être de nouveaux packagings, de nouvelles formes galéniques (unidoses, fioles, pâte à mâcher pour les enfants, poudres, comprimés orodispersibles…). Mais aussi, plus rarement, l’introduction de nouveaux ingrédients. La tendance est aux produits mono ingrédient, principalement des végétaux issus de l’agriculture biologique. Par exemple, le konjac, le guarana (perte de poids), l’artichaut (détoxifiant), des superfruits (comme la baie de goji), les algues (spiruline, chlorelle), ou encore la curcumine, seront les stars de demain.
Quelles sont les forces et les faiblesses de l'officine dans la vente de compléments alimentaires ?
Le premier atout, de taille, est l’expertise et la caution du pharmacien en tant que professionnel de santé. Cela compte bien plus qu’un discours commercial ! Ensuite, le maillage territorial, car il permet de se procurer facilement des compléments alimentaires. Enfin, le médecin est aussi un levier, car il oriente parfois le patient vers la pharmacie pour prendre ce type de produit.
Quant aux faiblesses, elles sont plutôt d’ordre commercial. Les linéaires sont souvent trop petits pour pouvoir présenter une large gamme de produits. Les offres promotionnelles et la logique commerciale, comme des cartes de fidélité, sont en général absentes des pharmacies. Enfin, le public estime que les prix en officine sont plus élevés qu’ailleurs, et risque alors de se tourner vers les grandes surfaces et la vente en ligne.
* « Le marché des compléments alimentaires à l’horizon 2022 - Naturalité, communication digitale, nouveaux entrants, etc. : quels leviers et perspectives de croissance pour les acteurs ? »
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