LE RENOUVELLEMENT auquel ont conduit les élections ordinales est lourd de symboles. Pour les trois ans à venir, l’Ordre promet désormais plus de proximité avec les professionnels du terrain et davantage de réactivité face aux évolutions que connaît le métier.
« Dans la pharmacie, le changement, ce n’est pas maintenant. C’est une question de tous les instants », déclare Isabelle Adenot. La présidente réélue à la tête du Conseil de l’Ordre voit même dans cette nécessité de changement, un état d’urgence. Pressée par les nécessités économiques, les évolutions sociétales et les volontés du législateur, la profession se doit d’agir.
Au cours de ces élections, les pharmaciens eux-mêmes ont matérialisé leur envie de changement par le renouvellement d’un quart du conseil national de l’Ordre et par l’élection de 150 nouveaux élus, dont quatre présidents centraux et sept présidents de conseils régionaux.
Un message reçu par l’Ordre qui promet de se reconnecter avec les professionnels sur le terrain. Alain Delgutte, reconduit à la présidence de la section A (titulaires), tout comme Françoise Amouroux, membre du bureau, élue en Aquitaine de la section D (adjoints), déclarent vouloir valoriser le rôle des élus ordinaux en région en renforçant la visibilité des missions et des actions de l’Ordre. « Nous les soutiendrons également pour tisser des liens avec les autorités », garantit Françoise Amouroux.
Cette marche forcée vers le changement, l’Ordre la doit également au législateur. La réforme territoriale qui chamboulera la carte administrative conduira nécessairement à une refonte de la configuration des Ordres régionaux. À l’instar des autres Ordres professionnels, l’Ordre des pharmaciens devra également subir la restructuration organisationnelle imposée par la loi. Raison de plus pour anticiper sur ce mouvement.
L’institution a également l’intention d’être davantage en phase avec les transitions que connaît la profession, notamment dans le domaine des services et de la communication. Sur ce dernier point, Alain Delgutte reconnaît que la profession ne peut plus, aujourd’hui, faire l’économie de ces nouveaux outils. « Nous reconnaissons la nécessité de vivre dans un monde de communication. Nous allons donc nous pencher sur cette problématique, à savoir quelle forme nous allons leur donner », s’engage le président de la section A. Accompagner les évolutions suppose également anticiper sur les mouvements. En terme de démographie, la profession ne peut plus se suffire de ses propres rapports et commanditera prochainement un groupe d’experts externes de haut niveau scientifique (mathématiciens, statisticiens…) pour ouvrir un chantier démographique qui permettra de modéliser les effectifs de la profession. De même, face à la poussée du numérique, l’Ordre ne peut plus en contester les avancées « qui modifient les frontières de l’exercice et le rapport au temps », comme le rappelle Isabelle Adenot. Un Hackathon sera lancé à l’automne qui permettra de dessiner des pistes innovantes de manière collaborative dans ce domaine.
Pour accompagner l’ensemble de ces chantiers, un directeur général sera nommé. Enfin, une révision du code de déontologie viendra parachever ce programme de réforme (voir interview ci-dessus). Ces trois années de réforme à venir augure d’un nouveau régime. « Dans trois ans, nous aurons un autre Ordre », promet Isabelle Adenot.
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