L’AUSTRALIE est la plus grande île du monde. Quatorze fois la France pour 22 millions d’habitants, le pays est depuis longtemps dans le peloton de tête des producteurs de minéraux, un des plus importants réservoirs d’uranium et un formidable exportateur de blé et de viande. Ce bout du monde est en train de devenir le centre du monde. Et pourtant, l’Angleterre y envoyait ses mauvais garçons pour être sûre qu’ils ne reviendraient jamais.
Quand Sydney garde une vocation surtout américaine et maritime, Melbourne
cultive plutôt le style britannique et terrien. Un compromis entre New York et Londres, dit-on souvent. C’est la capitale de l’État de Victoria, née dans la fièvre de la ruée vers l’or à l’embouchure de la rivière Yarra, en lisière de l’océan austral. Témoin de ce passé, Flinders Street Station, en plein centre-ville. Cette gare construite sous Édouard VII, c’est-à-dire avec moins de chichis que sous l’ère victorienne, est un amoncellement de briques et de coupoles. En face, Federation Square (ou FedSquare) est, à l’opposé, une explosion architecturale contemporaine de verre, d’acier et d’aluminium, bâtiments agencés de guingois autour d’une place publique qui sert désormais d’agora à la ville.
Dans la vieille ville, on se perd dans les « lanes », des ruelles peinturlurées de graffitis ; on slalome dans les arcades sous verrières qui débouchent sur des placettes intimes. Au bord de la rivière Yarra – c’est là que s’entraînent à la manière de Cambridge des équipes d’aviron – une forêt de gratte-ciel reflète les couleurs de la ville. La tour Eureka, 300 m, la plus haute de la ville, offre, à son sommet, un spectacle immense. Pour les amateurs de sensations fortes, les architectes ont inventé The Edge, une cube de verre armé de 5 cm d’épaisseur qui s’avance de trois mètres hors de la façade.
Melbourne, qui a accueilli beaucoup d’émigrants venus d’Asie et d’Europe, notamment des Grecs et des Italiens dans les années 1950, est devenue en toute sobriété une des villes les plus multiculturelles du monde et brasse métiers, origines, cuisines et traditions.
Visite au Royal Botanic Garden, l’un des plus beaux parcs à l’anglaise du pays. Des bancs, des tonnelles, une forêt tropicale, plus de 10 000 espèces végétales et 35 hectares d’une pelouse si impeccable qu’on la croirait taillée aux ciseaux de manucure.
Manchots pygmées et koalas.
Mais il faut sortir de la ville pour retrouver la nature dans tous ses états. Phillip Island est à deux heures de voiture à l’entrée de la baie de Western Port. Grande comme l’île de Ré et, comme elle, reliée au continent par un pont, elle est le rendez-vous des manchots pygmées, les plus petits des pingouins. On vient de toute l’Australie pour les observer et, dans la fraîcheur du soir, on se presse sur des estrades en amphithéâtre pour voir émerger des flots ces minuscules manchots en tenue de soirée qui se concertent sur la plage en d’obscurs conciliabules avant de regagner en bataillons serrés leurs terriers familiaux, fatigués par une journée ou des semaines de pêche à la sardine.
Toujours à Phillip Island, un conservatoire des koalas s’est installé dans un bois d’eucalyptus, la nourriture préférée du marsupial. Il en tire toute sa substance en eau puisqu’il ne boit jamais. On ne manque pas d’attentions pour cet ourson paresseux et attendrissant – un des symboles de l’Australie avec le kangourou – car il est en déclin inquiétant, en raison notamment de la déforestation.
Mais l’attraction majeure de l’État de Victoria est la Great Ocean Road. Elle a été construite entre 1919 et 1932 par des soldats revenus de la Première Guerre mondiale. Une prouesse?: 243 km tracés au bord des pics et des rocs entre Torquay
et Warrnambool, au sud-ouest de Melbourne. La route, qui est considérée comme la plus belle voie océane du monde, longe des falaises abruptes, frôle des promontoires vertigineux, puis dégringole vers des plages immenses, franchit les estuaires où se mêlent les rivières et s’enfonce dans des forêts tropicales. Le site le plus remarquable jaillit au niveau du parc de Port Campbell : The Twelve Apostles (les douze apôtres), huit aiguilles de calcaire (les quatre autres se sont effondrées victimes de l’érosion), immenses statues surgissant de l’océan à la manière des aiguilles de Port-Coton immortalisées par Claude Monet.
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