Les vivants...
António Lobo Antunes, « Mon nom est légion » : un policier en fin de carrière et chargé de neutraliser une bande d’adolescents responsables d’actes violents dans un quartier de Lisbonne envoie ses rapports à sa hiérarchie. Au fil des chapitres, d’autres narrateurs succèdent au policier, qui parlent eux aussi moins des exactions commises par les « suspects » que de racisme primaire, des inégalités sociales, des déchirures familiales. Ancien médecin psychiatre, l’écrivain portugais est lauréat du prestigieux prix Camoes. (Christian Bourgois)
Jonathan Coe, « la Vie très privée de M. Sim » : antihéros voué à l’échec depuis sa naissance et qui est arrivé à une certaine paix en respectant le mot d’ordre « savoir s’accepter », Max Sim, à force de solitude, finit par tomber amoureux du GPS qu’il utilise lors de ses pérégrinations de représentant en brosse à dents. Un récit entre rire et compassion pour cerner la grande interrogation : jusqu’à quel point la vie peut-elle être considérée comme une fiction ? L’écrivain britannique a reçu le Médicis étranger en 1998 pour « la Maison du sommeil ». (Gallimard)
James Ellroy, « la Malédiction Hilliker » : au cœur de ce nouveau livre du grand auteur de polars américain, l’obsession des femmes, sans lesquelles il se sent « désincarné ». Il les évoque en six chapitres, mère, compagne, amantes, femmes sur lesquelles il a fantasmé et celles qui l’ont inspiré. Avec une mention spéciale pour sa mère Geneva Hilliker, assassinée trois mois après que, enfant, il a souhaité sa mort. (Rivages)
Percival Everett, « Je ne suis pas Sidney Poitier » : auteur d’une bonne quinzaine de romans, dont la plupart sont des histoires-miroirs qui montrent les États-Unis comme une « nation de fieffés connards », Percival Everett met en scène un homme qui, parce qu’il ressemble à Sidney Poitier, est amené à rejouer dans la vie les situations vécues par l’acteur au cinéma. Une captation d’identité d’abord comique et qui tourne au drame lorsque le héros est confronté à des préjugés raciaux prétendument disparus. (Actes Sud)
Hella S. Haasse, « la Chasse aux étoiles » : née en 1918, l’écrivaine néerlandaise a obtenu les prix littéraires les plus prestigieux. Ce roman est un texte inédit de 1950, paru en feuilletons sous un pseudonyme et publié sous forme de livre en 2007. Seul et dans une situation financière très précaire, un jeune journaliste reçoit, le soir de la Saint-Nicolas, un colis anonyme où repose une étoile de grenats à sept branches serties d’or, accompagnée d’un poème. Un étrange cadeau qui l’entraînera bien loin de sa modeste condition. (Actes Sud)
John Irving, « Dernière nuit à Twisted River » : le 12e roman de l’auteur du « Monde selon Garp » et de « l’Œuvre de Dieu, la part du diable » compose, à travers les difficiles relations d’un père et de son fils, une traversée de l’histoire américaine depuis les années 1950 jusqu’au 11 septembre 2001. Tout commence lorsque Danny, 11 ans, tue accidentellement la maîtresse de son père, qu’il avait prise pour un ours. (Seuil)
Cees Nooteboom, « la Nuit viennent les renards » : des nouvelles du grand écrivain néerlandais qui sont autant de variations sur la mort, la présence des morts, leur survie en soi-même, l’appel de la mort et la survie de soi-même dans la pensée des morts. L’étrange y côtoie l’humour et la mélancolie. (Actes Sud)
Joyce Carol Oates, « la Légende de Bloodsmoor » : après « Bellefleur », le deuxième tome de la trilogie gothique de l’auteure américaine se déroule en Pensylvannie, en 1789, et met en scène cinq sœurs, toutes en âge de se marier, après que l’une est enlevée par un homme mystérieux en pleine journée. À la lisière du mythe et de l’histoire, le roman dépeint une famille qui plonge dans l’ignominie et, avec elle, une certaine Amérique en train de naître. (Stock)
Carlos Ruiz Zafón, « Marina » : Oscar, 15 ans, rencontre Marina, qui a le même âge. Ils commencent à suivre une vieille femme vêtue de noir qui les mène dans un repaire truffé de marionnettes mutilées. Commence pour eux le début d’un amour et d’une étrange aventure. L’écrivain espagnol a reçu le prix Planeta en 1964 pour son roman « L’Ombre du vent ». (Robert Laffont)
... Et les morts
Alfred Döblin, « Wang Lun et la révolte des vraiment faibles » : médecin et écrivain d’origine allemande, qui a acquis la nationalité française en 1936, Döblin (1878-1957) est l’auteur de « Berlin Alexanderplatz », qui décrit les bas-fonds du Berlin des années 1925-1930. Ici, l’action, qui a pour origine une insurrection paysanne au XVIIIe siècle, se déroule dans une Chine tantôt réelle, tantôt mythique. Le roman a été accueilli à sa publication en 1915 comme un manifeste de l’expressionnisme. (Agone)
Janet Frame, « Vers l’autre été » : née en 1924, l’écrivaine néo-zélandaise, décédée en 2004, a passé huit ans dans un hôpital psychiatrique après avoir été diagnostiquée schizophrène, diagnostic réfuté ultérieurement par un médecin londonien. Elle a écrit 11 romans, 5 recueils de nouvelles, un recueil de poèmes et une autobiographie (adaptée au cinéma par Jane Campion sous le titre « Un ange à ma table »). Écrit en 1963, ce roman intime, qui met en scène une écrivaine néo-zélandaise expatriée à Londres, n’a jamais été publié de son vivant. (Joëlle Losfeld).
Bohumil Hrabal, « Cours de danse pour adultes et élèves avancés » : un texte expérimental publié à Prague en 1964, constitué d’une sorte d’unique phrase infinie, la logorrhée d’un palabreur vieillissant et affaibli, par le grand écrivain tchèque (1914-1997), dont nombre d’ouvrages sont parus en samizdat et qui a été interdit de publication entre 1970 et 1976 et entre 1982 et 1985. (Gallimard)
José Saramago, « Caïn » : l’écrivain portugais, prix Nobel de littérature en 1998, décédé en 2010, réécrit la Bible. Après « l’Évangile selon Jésus-Christ », qui présentait un Jésus ayant perdu sa virginité avec Marie-Madeleine et manipulé par un Dieu avide de domination, il réhabilite Caïn. Si celui-ci a tué son frère Abel, ce n’est pas par Envie, comme disent les Écritures : c’est Dieu le responsable, qui « a méprisé l’un et mis en valeur l’autre ». (Seuil)
Leonardo Sciascia, « les Oncles de Sicile » : écrivain (romancier, polémiste et essayiste) et homme politique (député européen, membre du parti radical italien), Leonardo Sciascia (1921-1989) montre, à travers quatre courts récits, comment le petit monde sicilien s’est trouvé transformé par un tournant de l’Histoire, de 1848 à la Deuxième Guerre mondiale. (Denoël).
Susan Sontag, « Dernier recours » : dans ce roman publié au format de poche, l’écrivaine américaine (1933-2004) décrit en philosophe et romancière les étapes de l’abolition des limites qui séparent le rêve de la réalité. Dans un train, le héros a une altercation avec un cheminot et l’assomme. Il raconte son acte à une jeune fille aveugle, qui lui assure qu’il n’a jamais quitté le compartiment. (Christian Bourgois)
Kurt Vonnegut, « le Petit Oiseau va sortir » : un portrait de l’Amérique d’après-guerre et de son peuple de laissés-pour-compte, de dépressifs, d’introvertis, d’opportunistes, par l’un des auteurs phares de la contre-culture américaine des années 1960 et 1970, à travers une série de 14 nouvelles extravagantes et ciselées. (Grasset)
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