Le COVID-19 au Québec

Un accélérateur pour les nouvelles missions du pharmacien

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Publié le 27/03/2020
Aujourd’hui le Canada comptabilise plus de 1 500 cas confirmés de coronavirus, dont 200 au Québec. Ce qui place le pays bien loin derrière la France. Comme dans la plupart des pays touchés, les pharmaciens sont en première ligne.
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Crédit photo : F. Thiebaut

Au Québec, des recommandations face au COVID-19 ont été émises dès le 12 mars 2020. Les pharmaciens sont dans l’obligation de délivrer à leurs patients des médicaments pour une durée maximale de 30 jours (sauf rares exceptions) afin de réduire les possibilités d’une pénurie. Les renouvellements téléphoniques et via Internet sont encouragés. Les patients n’ont alors qu’à récupérer leurs traitements prêts, limitant les temps de contact. De même, les livraisons sont priorisées. En période d’épidémie, les livreurs munis de gants et de masques sont essentiels au fonctionnement des pharmacies québécoises.

Les patients présentant des signes de toux, fièvre, symptômes respiratoires ou revenant de voyage sont invités à rester chez eux et à joindre la pharmacie par téléphone. Les flacons de médicaments déjà utilisés ne sont pas repris (comme cela se fait habituellement) pour limiter la transmission du virus. Des barrières physiques sont aussi utilisées : plaques en verre ou plastique aux comptoirs, des gants et des masques sont mis à la disposition du personnel de la pharmacie, même si très peu en utilisent. Comme en France, les masques ne sont plus disponibles pour le grand public et les solutions hydroalcooliques se font rares. Ceux qui restent, ou les gels fabriqués par les officinaux, sont destinés aux professionnels de santé.

Ordonnances prolongées

Des accords assouplissant certaines règles de l’exercice de la pharmacie ont été passés entre le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens. Depuis le 16 mars, « la prolongation des ordonnances par les pharmaciens est autorisée pour des périodes allant au-delà des durées maximales prévues par la loi ». Des mesures d’assouplissement sont également mises en place en cas de rupture d'approvisionnement en médicaments. Le pharmacien pourra alors substituer un médicament par un autre d’une autre sous-classe thérapeutique au besoin. Il ne sera pas obligé d’aviser le médecin à chaque changement pendant cette période, sauf en cas de demande de celui-ci. Ces mesures visent à limiter les consultations médicales, recentrant les médecins sur des cas plus urgents. « Les pharmaciens sont actuellement sur la ligne de front dans la crise du COVID-19. Ces mesures mises en place leur permettront d’apporter une aide encore plus grande à la population dans un contexte où chacune des ressources professionnelles doit être utilisée au meilleur de ses capacités », explique Bertrand Bolduc, président de l’Ordre des pharmaciens.
À cause de ce contexte particulier, la loi portant sur les nouvelles missions du pharmacien prévue pour 2020 a été mise en place dès aujourd’hui. Le pharmacien peut désormais évaluer la condition physique et mentale d’une personne afin d’assurer l’usage approprié des médicaments, prescrire des médicaments, administrer un médicament en cas de situation d’urgence, etc. D’autres missions prévues nécessitent encore des modalités d’application avant leur mise en place.

Floriane Thiébaut

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3590