Si l’ancien Premier ministre s’est déclaré aussi tôt, c’est sans doute parce qu’il était exaspéré par les propos que Nicolas Sarkozy prononce à huis clos à son sujet. Propos qui, bien entendu, sont répercutés dans les médias. « François Fillon est politiquement mort », aurait déclaré M. Sarkozy, selon « le Canard enchaîné ». Les cinq années que les deux hommes ont passées ensemble au pouvoir ont laissé beaucoup de ressentiment de part et d’autre, et la lutte pour le pouvoir à l’UMP entre M. Fillon et Jean-François Copé a encore augmenté les tensions. M. Fillon a fini par triompher de M. Copé, mais les sournoiseries et coups de Jarnac qui ont émaillé leurs différends n’ont pas amélioré la popularité de M. Fillon, perçu comme vindicatif et quelque peu paranoïaque.
Il est vrai que M. Sarkozy, pressé d’en finir avec M. Fillon avant même que le combat ne commençât, ne cesse d’alimenter la colère de son ancien Premier ministre. Il est vrai, aussi, que l’ancien président nourrit des soupçons sur le comportement de M. Fillon, qui aurait tout fait, selon des rumeurs invérifiables, pour que l’affaire de la pénalité que le Conseil constitutionnel lui a infligée se transforme en procès devant les juges. Il est clair que MM. Sarkozy et Fillon ne se pardonnent pas, ce qui, une fois de plus, renvoie l’UMP à ses douleurs internes au lieu d’en faire le fer de lance d’une reconquête du pouvoir. Cependant, le cas de M. Fillon ne se résume pas à son sérieux conflit avec M. Sarkozy. Voilà un candidat qui ne cesse de faire des propositions politiques et élabore un programme aussi précis que complet. Mais, l’opinion semble sourde à ce qu’il dit. On dirait que l’ancien Premier ministre a besoin de « fendre l’armure », de sourire davantage, d’exprimer un peu de chaleur humaine, si on n’avait le sentiment que que, lorsqu’il s’y essaie, il ne convainc guère. En d’autres termes, son problème, c’est la communication.
Les chances de Juppé.
Il a raison de se cramponner au parcours qu’il a annoncé depuis la victoire de la gauche en 2012 et de montrer ce qu’il a de persévérant et de réfléchi. Non seulement son programme est le plus abouti de ceux de la droite à ce jour, mais il sait que diverses événements vont se produire qui peuvent favoriser sa soudaine émergence. D’abord, les ténors de l’UMP se bousculent au portillon de la primaire et l’effet de cette pléthore, c’est qu’elle diluera forcément les chances des deux ou trois principaux candidats, au moins pour le premier tour. Ensuite, l’expérience a prouvé que, tous les jours, M. Sarkozy peut être confronté à une difficulté judiciaire susceptible de ruiner sa candidature. On ne sache pas que M. Fillon ait fait la moindre remarque à ce sujet, mais, de facto, il doit souhaiter, encore plus vivement que François Hollande, que l’ancien président chute avant l’heure à la faveur d’une mise en examen ou même d’un procès.
M. Juppé a tout à fait raison de se tenir à l’écart de la guerre qui oppose les deux membres de l’ancien exécutif. Il projette l’image d’un homme au-dessus de la mêlée, dépourvu de l’esprit de revanche de M. Sarkozy et du sentiment de persécution que nourrit M. Fillon. Les militants de l’UMP et, au-delà, l’opinion du pays, exigent plus que jamais que tous les candidats, de droite ou de gauche, émergent non de manœuvres florentines mùais de la confrontation des idées. Le maire de Bordeaux possède des atouts considérables, une expérience d’homme d’État, une constance dans les idées, un esprit d’ouverture qui lui permettrait éventuellement de fonctionner comme le président de tous les Français. Il est, à l’heure actuelle, l’homme politique le plus populaire de France. Encore faut-il que ce statut résiste à la terrible mêlée qui se prépare.
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