La majorité de 51 sur 100 obtenue par les républicains au Sénat permet à Donald Trump d'imposer sa volonté en politique extérieure, dans les questions de défense et pour le choix des juges à la Cour suprême qui, grâce à la Maison Blanche, aura bientôt une majorité conservatrice. Le Sénat protègera Trump contre toute tentative d'impeachment de la Chambre. Il ne sera donc pas destitué et a une bonne chance d'être réélu en 2020, pour autant que la croissance, le plein emploi et la prospérité actuelle du pays se poursuivent jusque là, ce qui n'est pas sûr. M. Trump, en effet, ne finance pas ses projets. Il a réduit les impôts pour les entreprises et les particuliers et s'est contenté d'accroître substantiellement le déficit budgétaire d'un pays déjà endetté de plus de 20 000 milliards de dollars.
Le président américain a réussi en deux ans à éliminer toute dissension au sein du parti républicain. Ceux des élus républicains qui ont attaqué M. Trump ont préféré ne pas se représenter et ont quitté la politique. Les autres se sont rangés sous sa houlette. Le chef de l'exécutif a donc fait de sa démarche si contestée le nouveau credo des républicains, qui ne comptent plus dans leur rang des élus se réclamant du Tea Party ou, à l'opposé, ouverts à des compromis avec le parti démocrate. C'est dire que la bataille entre la Chambre et le Sénat a déjà commencé, en dépit de la promesse de Nancy Pelosi, chef de la majorité démocrate à la Chambre, de « travailler » avec le président.
La nouvelle sociologie de la Chambre
L'importance des «mid-terms » de 2018, c'est la nouvelle sociologie des élus : beaucoup de femmes (plus que jamais dans l'histoire américaine), beaucoup de jeunes et une grande variété ethnique et religieuse. La majorité démocrate est différente, elle est surtout dirigée contre les méthodes de gouvernement de Trump, mais elle ne souhaite subvertir ni l'économie de marché ni les institutions. Les commentaires ont souligné la défaite de certains espoirs démocrates, par exemple Beto O'Rourke qui, au Texas, a été battu par le républicain Ted Cruz pour le poste de sénateur. Mais le score affiché par O'Rourke, qui a perdu d'un cheveu, est déjà en soi un résultat extraordinaire. Il y a belle lurette que les Texans n'ont pas donné un nombre de voix aussi élevé à un démocrate. O'Rourke sort grandi de l'épreuve, il est jeune et convaincant, parfois comparé à Kennedy ou à Obama, et il ne va pas s'arrêter en chemin.
On dit aussi que, jusqu'à présent, le parti démocrate n'a pas un candidat à la présidentielle qui sorte du lot, mais les dés ne sont jamais joués avant le scrutin de mi-mandat. On pensera aux primaires à partir du début de 2019 et c'est dans la configuration des deux chambres du Congrès et dans le rapport de forces entre les deux partis au niveau des postes de gouverneurs que l'on trouvera des hommes ou des femmes capables de livrer à Trump une bataille épique.
Le choix des femmes et le choix de minorités ethniques ou religieuses (deux représentantes musulmanes ont été élues, et c'est une première) indique clairement que le parti démocrate s'est donné pour vocation de combattre Donald Trump sur le plan social et de délégitimer son discours hostile à l'immigration et aux minorités. Il est beaucoup trop tôt pour imaginer une défaite du président actuel en 2020, d'autant qu'il a réussi à s'imposer comme le chef de tous les conservateurs du pays. Il est même curieux que ses électeurs se demandent pourquoi il inspire aux démocrates une telle agressivité, alors qu'il fait à peu près tout pour se rendre odieux. Mais souvenez-vous, Barack Obama est arrivé de nulle part et en quelques semaines de campagne, il a réussi à écarter Hillary Clinton. Le prochain candidat démocrate est encore un inconnu.
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