C'est sûr, il fait un sale temps en Europe. Et pas seulement à cause de la vague de froid, mais parce que des élections générales ont lieu cette année en France et en Allemagne dans un climat tendu, chez nous par une crise sociale et morale, outre-Rhin par la montée de l'extrême droite et les menaces brandies par Trump contre les exportations allemandes aux Etats-Unis. Le Brexit, enfin, ne favorise guère un sursaut de l'Union où la tendance est moins à sonner le tocsin qu'à attendre et voir. Pour autant, les Européens ont les qualités des gens qui ont blanchi sous le harnais et ne cèdent pas, à la première occasion, à l'intimidation. Mme May peut, si elle y tient, se montrer menaçante pour complaire à ceux qui ont voté la sortie de la Grande-Bretagne de l'Europe, elle n'en trouvera pas moins à Bruxelles des négociateurs qui ne s'en laisseront pas conter. L'intransigeance qu'elle a exprimée dans son fameux discours de mardi dernier et dans lequel elle prétend, en somme, avoir le beurre et l'argent du beurre, n'aura aucun effet sur des Européens chargés de protéger les intérêts économiques de 27 pays.
Des affinités entre Trump et Poutine
Les tirs venant de l'Ouest et de l'Est, l'Europe est prise en tenaille dans une série de provocations. Une nouvelle morale diplomatique, que Mme May rejoint en quelque sorte, voudrait non pas que règne un ordre équilibré, mais que le monde soit un repaire de bandits qui se partageraient la planète. M. Poutine garderait la Crimée et asservirait l'Ukraine, Theresa May sortirait du marché unique tout en exportant vers l'Europe (même techniquement, c'est impossible) et M. Trump, égal à lui-même, ficherait la paix à tout le monde pourvu que son industrie ne soit plus délocalisée. Qu'une Europe divisée deviendrait rapidement la proie de Moscou, M. Trump n'en a cure. Il préfère M. Poutine à Mme Merkel et on se demande bien pourquoi sinon parce qu'il a des affinités avec le maître du Kremlin, le narcissisme par exemple, quand ce n'est pas le cynisme.
Un grave danger menace donc l'Union européenne alors qu'elle ne sait plus très bien comment réunir ses forces dans une situation aussi dégradée. L'histoire nous a enseigné que des pays affaiblis et même exsangues sont parfois capables de trouver en eux-mêmes assez de vigueur pour s'unir contre l'adversité, par exemple la France et l'Angleterre en 1940. Ce que nous avons su faire quand tout, littéralement, était perdu, nous saurons le refaire si les piques, les provocations, les défis qui nous font tant monter la moutarde au nez que nous finirons par nous fâcher. Nous fâcher, cette fois, ce ne sera pas livrer bataille. Ce sera trouver dans l'union, ou plutôt la réunion, la force qui fera reculer les provocateurs. Car il n'est pas vrai que l'UE peut être aisément démantelée. Le Royaume-Uni paiera le Brexit par d'immenses difficultés avec l'Ecosse et l'Irlande, mais aucun autre pays, y compris ceux qu'a gagnés le populisme, ne souhaite quitter l'Europe. Et ceux qui restent n'accepteront jamais que le pays qui s'en va bénéficie des mêmes avantages.
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