Une initiative originale soutenue par l’USPO

Timkl aide les pharmaciens à suivre les patients atteints de maladies chroniques

Publié le 17/10/2019

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De la logistique, de la formation, un cloud et un ensemble de prestations pour soutenir les pharmaciens et les infirmiers libéraux pour mieux accompagner les patients atteints de maladies chroniques, voilà ce que propose la start-up Timkl. Elle commence par les diabétiques traités avec les pompes à insuline.

timkl
Crédit photo : Phanie

C’est à un projet très ambitieux que Philippe Montaner s’est attelé en créant la société Timkl. Cet ancien collaborateur des Laboratoire Roche souhaite en effet avec cette nouvelle société apporter les prestations nécessaires aux professionnels de santé de ville pour les aider à mieux prendre en charge l’accompagnement des patients et leurs maladies chroniques.

Financée par les Laboratoires Roche, soutenue par l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) et par le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL), Timkl s’inscrit dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale 2018, qui prévoit de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de financement inédits. C’est grâce à ce système de financement que Timkl peut lancer la première phase de son activité dédiée aux patients diabétiques sous pompes à insuline. Ces patients sont aujourd’hui pour l’essentiel fournis en matériels par les prestataires spécialisés choisis par un établissement hospitalier, seul endroit où les médecins spécialistes peuvent prescrire ces pompes à insuline (des centres initiateurs selon les termes exacts de la loi). « Ces patients reçoivent le matériel mais ensuite, il ne se passe rien ou presque », constate Philippe Montaner. D’où la volonté du fondateur de Timkl de proposer des prestations alternatives afin que pharmaciens et infirmiers libéraux puissent assurer un suivi digne de ce nom.

Des prestations logistiques bien sûr, livrer le matériel et ses consommables, mais pas seulement. Pouvoir accompagner le patient dans le suivi de sa pathologie, vérifier si les examens biologiques sont réalisés, si les rendez-vous sont pris chez les médecins par exemple. « Aujourd’hui, personne n’est là pour ça, Timkl le fait et permet ainsi de remotiver le patient », explique Philippe Montaner. Ce à quoi Gilles Bonnefond, président de l’USPO, ajoute qu’il est préférable pour le pharmacien de livrer lui-même le matériel pour la pompe à insuline pour un meilleur usage des médicaments : « mieux vaut qu’un seul et même acteur préconise le matériel et l’usage du médicament », explique-t-il. Une façon de permettre aux pharmaciens de mieux se positionner sur le marché du MAD, capté par les prestataires spécialisés. Cela en laissant la liberté de choix aux patients, tient à préciser Philippe Montaner.

Agences régionales

Timkl a ouvert deux agences, l’une en région parisienne, l’autre en Bourgogne et s’apprête à en ouvrir une troisième à Nantes. Chacune a vocation à travailler à l’échelle régionale. Pour l’instant, avec dix à quinze pharmacies en guise de test, puis avec un plus grand nombre d’officines, après avoir mieux fait connaître les activités de la société, une phase de communication importante à laquelle l’USPO, par le biais des USPO régionales, entend bien participer. Chaque agence a son infirmière, chargée d’aider les patients si nécessaire et surtout de former les professionnels de santé. Timkl propose à ces derniers un contrat de partenariat fixant une sorte de cahier des charges, les formations à prévoir, les bonnes pratiques. Pour ce qui concerne le financement, la société s’en remet au système forfaitaire prévu par l’article 51 ci-dessus cité avec une bonne répartition de la rémunération entre les différentes parties concernées. Parmi les services proposés par Timkl figure une plate-forme Web, et un cloud sécurisé permettant notamment les échanges entre les professionnels de santé, auxquels ceux-ci peuvent donner accès à leurs patients s’ils le souhaitent. Bien entendu les données recueillies le sont avec le consentement du patient. En revanche, l’entreprise ne prévoit pas d’application mobile.

Les prestations proposées pour les patients diabétiques nécessitant une pompe à insuline représentent la première pierre d’un édifice que Philippe Montaner, Gilles Bonnefond et John Pinte, vice-président du SNIIL espèrent plus vaste à l’avenir. Il s’ouvrira d’abord aux patients diabétiques multi-injections, auquel cas les médecins pourront être intégrés dans ces processus, puis, plus largement encore, à d’autres pathologies chroniques. Une vingtaine d’agences régionales devraient être ouvertes dans les trois ans.

Hakim Remili