L’HISTOIRE du King commence et prend fin à Memphis dans le Tennessee. Memphis, où il enregistre sa première chanson dans les studios Sun ; Memphis, où il est enterré dans son domaine de Graceland. Un slogan illustre parfaitement cette évidence dans la vie d’Elvis Presley : « Ce qui s’est passé à Vegas a commencé à Graceland. »
Pourtant, c’est à 150 km de cette capitale du blues, à Tupelo, dans le Mississippi, que le futur roi du rock voit le jour le 8 janvier 1935. Deux étapes s’imposent une fois dans cette petite bourgade typiquement américaine : le lieu de naissance d’Elvis, rebaptisé Elvis Presley Center, et le magasin, Tupelo Hardware Store.
Aujourd’hui, le lieu où le roi du rock’n’roll a fait ses premières vocalises – et qui attire chaque année plus de 50 000 pèlerins – se trouve sur l’Elvis Presley Drive et réunit la maison de ses parents, le musée-boutique et une chapelle. La petite maison, composée de deux pièces, a été construite par le père de la future star, Vernon, pour la somme de 180 dollars. Elle est meublée très humblement, à l’image de cette famille blanche et relativement pauvre du sud des États-Unis. Autour de cette baraque, se trouve le Walk of Life, des blocs de granit plantés en terre et qui racontent, année après année, toutes les principales phases de la vie d’Elvis, depuis sa naissance jusqu’à sa disparition en 1977. Y trône aussi une statue du King à 13 ans et une Plymouth 1939 verte semblable à celle possédée par son père.
Un peu plus loin, au milieu du parc, se trouve la chapelle Assembly of God, où le chanteur se rendait en famille le dimanche et où il a commencé à chanter dans la chorale. Là encore, quelques bancs et de simples reliques des années 1930-1940. Autre visite obligée, un magasin de souvenirs pour fans et collectionneurs. À un petit kilomètre à pied, le pèlerin peut également jeter un œil sur la Lawhon Elementary School (Lake Street), l’établissement de ses débuts scolaires, et éventuellement s’offrir des spare ribs, typiquement sudistes, au Johnnie’s Drive In Bar-B-Q, où le jeune Elvis se gavait de cheeseburgers.
Enfin, dernière étape importante sur la route d’Elvis à Tupelo : le grand magasin Tupelo Hardware Store (W. Main Street), construit en briques rouges. C’est dans cette impressionnante quincaillerie, fondée par George H. Booth en 1926 et toujours propriété de la famille Booth, que la légende a commencé. Pour fêter le dixième anniversaire de son fils, Gladys Presley s’était rendue dans ce magasin pour lui faire un cadeau. Le choix du gamin s’était porté vers une carabine 22 LR mais sa mère a refusé, préférant lui acheter une guitare. Ce qui fut fait pour la somme de 7,75 dollars (plus taxes de 2 % !). Le reste, c’est de l’histoire… Aujourd’hui encore, le Tupelo Hardware Store est un immense bazar, une caverne d’Ali Baba dans laquelle on peut tout acheter… y compris des guitares !
Autre lieu de visite en rapport un peu plus lointain avec le King, le musée de l’automobile (Otis Boulevard). Y est concentrée une très belle collection d’une centaine de voitures américaines allant de 1899 à 1994 et une collection des affiches de cinéma d’Elvis.
De Tupelo à Memphis.
De retour à Memphis, deux visites s’imposent pour les adorateurs du King : les studios Sun Records et, bien entendu, Graceland, sa dernière demeure, aujourd’hui le lieu le plus visité aux États-Unis avec la Maison blanche (plus de 600 000 personnes par an).
Le label Sun Records, dirigé par Sam Phillips, est la maison de disques fondatrice du rock’n’roll et de la carrière d’Elvis. C’est dans ce petit studio légèrement excentré par rapport au cœur de la ville (706 Union Ave.), où tout a été conservé à l’identique (micro emblématique des années 1950, vieille batterie et guitares, matériel et cabine d’enregistrement, ainsi qu’un historique photo noir et blanc où figurent Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, Johnny Cash et le futur King), que le jeune homme enregistre son premier disque à compte d’auteur durant l’été 1953, pour faire un cadeau d’anniversaire à sa mère. En janvier 1954, alors âgé de 19 ans, il revient sur place pour graver un nouvel enregistrement, qu’il va payer. Mais, cette fois, l’enregistrement est supervisé par Sam Phillips… L’histoire du rock est en marche ! À l’étage du studio Sun se trouve un petit et très sympathique musée du rock’n’roll, avec force pochettes, guitares et photos de tous les artistes emblématiques, comme Ike Turner, qui firent les riches heures du label. Sans oublier l’indispensable échoppe avec souvenirs en tout genre et CD.
Après cet aperçu sur les débuts de la star, le point d’orgue du voyage se nomme Graceland. C’est en 1957, à 22 ans, qu’Elvis achète cette belle demeure au style néocolonial, agrémentée d’un immense parc, située à l’est de Memphis, pour y loger sa famille. Dès la grille d’entrée, décorée de notes de musique et de deux guitaristes en fer forgé, le ton est donné. Nous entrons dans l’univers d’un mythe. Même si l’on ne peut visiter que le rez-de-chaussée (la salle à manger avec de magnifiques tentures bleues, le salon où trône un piano à queue et la cuisine) et le sous-sol de la maison (la salle de télévision, la salle de billard et une pièce baptisée « Jungle Room »). Tout est resté en l’état des années 1970 et comporte des touches particulièrement kitsch. Dans un bâtiment attenant, se trouve un musée renfermant une impressionnante collection de disques d’or, de costumes de scène (plutôt tendance Las Vegas !), de guitares et autres objets cultes (affiches de cinéma, etc.)
La visite de la demeure s’achève par le passage obligé au mausolée et au jardin de méditation, fleuris en permanence par les fans et où se trouvent quatre tombes : celles du King, de ses parents et de sa grand-mère paternelle, Minnie Mae.
À l’extérieur de Graceland, le pèlerin pourra, outre acheter les indispensables souvenirs, monter à bord de l’un des avions personnels d’Elvis.
Outre ces deux lieux de pèlerinage, Memphis, longtemps capitale du blues et de la soul, est connue à travers le monde grâce à la légendaire Beale Street, où s’alignent les clubs de blues, avec de la musique « live » tous les soirs, au musée Stax, le label de rhythm’n’blues concurrent dans les années 1960 de Tamla Motown (Detroit), au Smithsonian Rock’n’Soul Museum et au musée des Droits civils, installé au Lorraine Motel, l’endroit même où fut assassiné Martin Luther King en 1968.
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