Depuis que le droit de substitution concernant les médicaments biologiques est apparu dans la loi - même s'il n'a jamais pu être mis en application - les associations de patients se font entendre pour refuser tout remplacement de leur traitement par le pharmacien.
Alors que l'avant-projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 supprime le droit de substitution des médicaments biologiques sans que les pharmaciens n'aient jamais pu l'utiliser en cinq ans, les associations de patients reviennent à la charge. Car cette disposition de l'avant-PLFSS ne laisse pas indifférents les pharmaciens, prêts à se battre pour un droit de substitution qui serait, cette fois-ci, applicable. Les syndicats ne voient pas d'un mauvais œil l'abrogation des articles issus de la LFSS 2014, dont la rédaction rendait justement inapplicable ce droit de substitution. À condition que de nouveaux articles favorisant la substitution biosimilaire fassent leur entrée au PLFSS 2020.
Une volonté à laquelle quatorze associations de patients* adressent une fin de non-recevoir à l'occasion d'une conférence de presse ce lundi. Si elles sont favorables à une interchangeabilité entre biomédicament et biosimilaire par le médecin, dans le cadre d'une décision partagée lors du colloque singulier médecin-patient, elles s'opposent catégoriquement à une substitution par le pharmacien, pourtant seul expert du médicament. Selon ces associations, la substitution biosimilaire est présentée comme la « solution miracle au développement des biosimilaires et donc à l'équilibre des comptes sociaux, alors que le seul avantage économique nouveau serait en fait au bénéfice des pharmaciens d'officine ». De même, elles affirment que sortir le sujet du biosimilaire en dehors du colloque médecin-patient aurait les mêmes « effets délétères » que ceux observés pour la substitution générique avec « une érosion durable de la confiance des malades ». Elles ajoutent que les pharmaciens peuvent changer régulièrement de fournisseurs de biosimilaires, ce qui pourrait entraîner pour le malade la délivrance d'un biosimilaire différent à chaque fois qu'il en a besoin.
Les quatorze associations de patients s'opposent donc à la substitution biosimilaire en officine et demandent le maintien d'une proposition de biosimilaire par le seul médecin dans le cadre d'une décision partagée. Elles rappellent l'importance des droits des patients et indiquent être favorables aux mesures d'économies dès lors qu'elles sont respectueuses des malades.
* Association François Aupetit, maladie de Crohn et rectocolite hémorragique (AFA), Association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde (ANDAR), Europa Donna France, France psoriasis, Ligue française contre la sclérose en plaques, Cancer contribution, Association France spondyloarthrites (AFS), France lymphome espoir, action contre les spondylarthropathies (ACS), Spondyl (O) action, Lupus France, Lupus +, Kourir, Association asthme & allergies.
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