Selon les commerçants eux-mêmes, le bilan des soldes flottants est désastreux. On solde tout et à tout moment, de sorte que les clients ne font plus la différence et ne savent pas qu’ils bénéficient de meilleurs prix. Rien de surprenant dans cette affaire : les soldes traduisent la notion sartrienne de soulagement. Pour aimer les soldes, il faut d’abord avoir payé le prix fort. Le bonheur n’est pas autre chose qu’un bref répit dans le malheur. Sauf pour les snobs, qui aiment raconter qu’ils ont payé les yeux de la tête et ne peuvent plus le dire depuis les soldes flottants.
La dérive des soldes est plus grave que l’on n’imagine. On ne solde pas que dans les magasins. On solde les retraites et l’assurance-maladie par exemple, ou encore quelques bons principes moraux, comme la séparation des pouvoirs politique et judiciaire et l’indépendance de la presse. Il y a longtemps que les droits de l’homme ont été soldés : on ne peut pas solder des dizaines d’Airbus à la Chine si on on félicite le dissident chinois Lui Xiaobo qui vient d’obtenir le Nobel de la paix. Le prix d’un avion de ligne, c’est un peu d’argent et une solde de lâcheté. Tout solde constitue une régression et se solde par un recul. Et pour obtenir un solde, un pays n’est pas obligé de verser une solde.
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