Soignants et soignés s'entendent à moitié

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Publié le 25/03/2019

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Les résultats du sondage Odoxa sur le grand débat en santé montrent que les Français et ceux qui les soignent sont d'accord sur certains points, même si la question du niveau de remboursement des soins divise fortement.

Nous payons trop d’impôts en France. Sur ce constat, professionnels de santé (PS) et citoyens se rejoignent. 76 % des PS jugent leur niveau de taxation « déraisonnable », ce qui représente même 14 points de plus que la moyenne nationale. Autre sujet sur lequel les deux camps sont sur la même longueur d’onde, les fermetures des structures de soin locales à trop faible activité. 83 % des Français y sont opposés et 60 % des PS sont du même avis. Globalement, les PS et les Français ont les mêmes attentes en matière de dépenses de santé. Faire la chasse aux dépenses inutiles et mettre plus d’argent dans le système de santé apparaissent prioritaires pour les soignants comme pour les soignés. Ainsi, 51 % des Français et 52 % des PS pensent qu’il faut mener de concert cette double démarche, même si un regret est partagé par tous, la place « insuffisante » accordée à la santé dans le grand débat national. Un grand débat sur lequel aucun des deux groupes ne fonde de grands espoirs, 70 % des Français et 55 % des PS « doutent qu’il aboutisse sur des mesures concrètes pour le pays ».

Le remboursement des soins : pomme de discorde

S’il existe bien des points de convergence, le sondage Odoxa montre également que les Français et ceux qui les soignent sont en désaccord presque total sur un sujet particulier : le niveau de remboursement des soins. Ainsi 53 % des PS l’estiment « trop généreux » et pensent que l’assurance-maladie devrait être « plus sélective dans les soins qu’elle rembourse », et seulement 26 % des Français sont du même avis. Près d’un Français sur deux pense que l’assurance-maladie devrait rembourser davantage qu’actuellement, un avis partagé par moins d’un PS sur quatre. Autre pierre d’achoppement entre les deux parties : la place accordée à la représentation des patients. Si 65 % des citoyens voudraient qu’elle soit renforcée, la moitié des PS environ considère qu’elle est déjà suffisante. 14 % des PS jugent même que cette place est déjà trop importante. Pour les acteurs du monde de la santé, c’est plutôt la parole des soignants qui n’est pas suffisamment écoutée, que ce soit au niveau local ou national.

P. M.