Afin de dégager et de neutraliser sans danger cet encombrant souvenir de la dernière guerre, les démineurs ont fait boucler et évacuer tout le secteur, entraînant notamment l’arrêt du trafic ferroviaire et mettant par là même un terme au « record » d’ouverture ininterrompue d’une pharmacie dans le pays. Il n’existe en effet aucune autre officine qui soit ouverte 24 heures sur 24, 365 jours par an en Allemagne, l’exception berlinoise étant liée à sa situation, au cœur de la plus grande gare de la capitale, mise en service en 2006 seulement. On compte certes dans plusieurs grandes villes quelques pharmacies ouvertes tous les jours de l’année, mais elles ferment de minuit à 8 heures.
En raison des bombardements intenses qui frappèrent les grandes villes allemandes, surtout vers la fin de la guerre, il est fréquent d’y retrouver des bombes non explosées, ce qui oblige régulièrement les autorités des villes concernées à évacuer pendant quelques heures les quartiers où elles sont découvertes, expérience que subissent donc aussi chaque année quelques pharmacies. Et, paradoxalement, si les pharmacies sont assurées, comme tout bâtiment, contre le risque de destruction, elles ne le sont pas pour les pertes d’exploitation liées à une évacuation pour cas de force majeure, comme un déminage.
Gageons toutefois que la pharmacie berlinoise, forte de sa position unique, aura rattrapé assez vite son manque à gagner, à défaut d’avoir fait exploser son chiffre d’affaires une fois la gare rouverte…
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