Le président de la République, en plusieurs circonstances, a prononcé de belles paroles contre l'antisémitisme et l'antisionisme, comme il l'a toujours fait depuis le début de son mandat. En ce sens, il reste la meilleure protection, en France, de ses concitoyens juifs. On peut lui trouver beaucoup de défauts et on peut le critiquer pour son action politique et sociale, on ne peut pas lui reprocher, à lui, jeune président, de laisser de côté un souvenir horrible de notre histoire récente, celle du vingtième siècle. Ce n'est pas parce qu'il souhaiterait conserver le vote juif qui pèse peu dans les résultats du scrutin présidentiel. C'est parce qu'il a le goût de l'équité. Or, comme dans d'autres pays, un phénomène est en train de se produire qui ne saurait rassurer la communauté juive. La haine des juifs revient, principalement à la faveur du conflit entre Israéliens et Palestiniens, mais ce n'est plus l'extrême droite qui se montre la plus active dans ce domaine, c'est l'extrême gauche, laquelle croit bon de dénoncer Israël pour sa politique palestinienne. En épousant la cause des Palestiniens, elle a poussé son désir de justice jusqu'à exalter si fort leur bataille contre les juifs qu'elle en finit par nier aux Israéliens le droit de vivre dans un pays libre.
Cette évolution retentit sur Israël, choqué par cette étrange mouvance, et sur tous les juifs de la diaspora. Elle rententit sur tous les peuples qui refusent de reconnaître les actes xénophobes ou racistes du passé. De sorte que l'antisémitisme est reconnu comme une valeur sûre et défendable et que le but de la manœuvre consiste à culpabiliser Israël par le boycottage et par l'injure et à culpabiliser les juifs européens ou autres, qui considèrent pourtant l'existence d'un État juif comme une garantie de leur survie.
Dans la foulée de Chirac
Sur la plupart des dossiers du Proche-Orient, la France a adopté une sage attitude. Elle ne soutient pas l'actuel gouvernement israélien dans sa démarche politique et diplomatique. Elle réitère au contraire, chaque fois qu'elle en a l'occasion, son soutien à l'existence d'Israël « dans des frontières sûres et reconnues », de manière à ne laisser aux parties en conflit que le choix de la négociation. En France, l'État est engagé dans la protection des Français juifs et il comprend leur amertume. Il ne veut pas leur laisser croire que, bientôt, ils devront tous émigrer en Israël ; et cette politiique n'est pas celle de Macron, elle fut aussi celle de ses prédécesseurs, notamment Chirac et Sarkozy. S'il y a eu quelque chose de tout à fait remarquable, et même historique, dans le bilan de Jacques Chirac, ce fut de prendre la décision, refusée par François Mitterrand, de reconnaître une fois pour toutes et sans discussion possible, la responsabilité de l'État français dans la persécution des juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. Macron a pris le relais. S'il tente de convaincre le Premier ministre israélien d'ouvrir la voie du dialogue, il est intransigeant sur l'existence d'Israël.
Jusqu'à présent, et depuis la diffusion de « Shoah », le film inoubliable de Claude Lanzmann, les rescapés du grand massacre s'acharnent à expliquer aux élèves des écoles l'atroce et inhumaine réalité que fut la Shoah. On ne sait pas combien d'enfants ont été convaincus. On voit ceux des familles musulmanes rejeter souvent cette forme d'éducation. On voit le djihadisme, autre forme du nazisme, progresser dans les milieux arabo-musulmans de France. On voit les gauchistes épouser la violence et même « comprendre » le terrorisme, expression de la douleur de ceux qui auraient été martyrisés par une société dont le confort ne devrait pas être dérangé. Mais quel esprit raisonnable, ou équitable, pourrait se contenter de cette analyse ? En vérité, l'antisémitisme ou son faux-nez, l'antisionisme, sont les signes avant-coureurs d'un règlement de comptes avec les juifs, où qu'ils soient. Et, comme dans les années trente, il s'agit moins du problème des juifs que celui de la société qui sombrerait dans les horreurs de l'Allemagne nazie.
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