La pharmacie des Capucins ne porte plus les stigmates des crues de l’Aude. Pharmaciens, employés et proches ont tout fait pour que le carrelage redevienne blanc dans cette officine de Trèbes malgré les 50 centimètres de boue qui l’ont envahie voilà près d’une semaine. Cinq jours après les crues mortelles (14 victimes) ayant frappé le département du même nom, les rues de cette petite ville de 6 000 habitants n’avaient pas encore retrouvé leur sérénité.
Prêt à taux zéro
Au bout de la rue George-Sand, ravagée et en deuil (6 personnes sont mortes dans la seule ville de Trèbes), il y a donc la pharmacie des Capucins. Située légèrement en hauteur, la boue y a pénétré à hauteur de genou. « C’est un moindre mal. Les meubles sont foutus. Les frigos aussi mais ce n’est que du matériel », relativise Francine Llopis, cotitulaire de cette officine employant 5 personnes. Vendredi dernier, on y a réinstallé internet. La pharmacie a rouvert lundi. « Les experts sont passés. J’ai une assurance perte d’exploitation. Il faudra bien sûr remplacer des choses, reconstituer le stock perdu, mais ça va », philosophe la pharmacienne encore choquée de ce qui s’est produit. « J’habite de l’autre côté de la ville. Je n'ai pu venir à la pharmacie que le lendemain car Trèbes était coupée en deux, le pont enjambant l’Aude étant fermé. » Comme Francine Llopis, six autres pharmacies du département, sur un total de 140, ont été impactées par les crues. Quatre - à Leuc, Villemoustaussou, Peyriac-Minervois et Trèbes - étaient encore fermées en fin de semaine dernière. Pour le conseil régional de l’ordre des pharmaciens du Languedoc-Roussillon, Laurent Télèse, lui-même pharmacien dans le département à Limoux, a appelé ses confrères, ou bien s’est rendu sur place pour expliquer que l’ordre mettait en œuvre un prêt à taux zéro d’un montant pouvant aller jusqu’à 30 000 euros afin de les aider à reprendre leur activité. Dans le même temps, la caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) a décidé deux actions. « La première consiste à reporter à l’an prochain, selon le mode qui conviendra aux pharmaciens, les cotisations mensuelles de ces professionnels sinistrés », explique Philippe Lacassagne, pharmacien dans les Pyrénées-Orientales et administrateur de la CAVP dans la région. « Par ailleurs, nous les invitons à faire parvenir leur déclaration d’assurance à la commission du recours amiable et des affaires sociales. Il pourra alors leur être attribuée une aide professionnelle qui leur sera acquise définitivement et sans contrepartie », détaille-t-il.
Choquées mais assurant leur service public de santé, les pharmaciennes de l’officine du centre-ville de Trèbes ont quant à elles été épargnées par la montée des eaux. « L’eau est passée devant », dit simplement l’une d’elle. L’officine a eu de la chance. Certains commerces situés quelques dizaines de mètres plus haut le long du port fluvial ont reçu de la boue à hauteur de hanche tandis que quelques mètres en contrebas de la pharmacie les rez-de-chaussée sont encore plein d’une boue que Trèbes mettra encore du temps à chasser de son esprit.
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