Ou sont les pharmaciens ?
UN INSTITUT de sondage, le GfK Custom Research, a demandé à un panel de citoyens quels étaient les professionnels, parmi une liste de vingt, auxquels ils faisaient le plus confiance. Les résultats, publiés par « Le journal du médecin » sont inattendus. En tête, les pompiers (96 % de réponses positives), suivi des médecins (91 %) et des enseignants (85 %). En queue de peloton, les publicitaires (19 % seulement leur font confiance) et les politiciens (17 %). On cherche vainement les pharmaciens, que l’Institut n’a même pas listés dans cette enquête. Oubli involontaire ou choix délibéré ?
D’autres informations nous sont livrées par ce même journal, notamment :
- la création du « Bureau de contrôle de la communication écrite » : c’est une initiative de Pharma Be (Syndicat des industriels), visant à valoriser la qualité de l’information que les laboratoires fournissent aux professionnels de santé, via les informateurs médicaux. Ce Bureau, composé d’un pharmacien, d’un médecin et d’un juriste, évaluera mensuellement, de manière indépendante, la communication écrite sur les médicaments appartenant à des entreprises différentes ;
- la déclaration du ministre du Budget, qui lance une offensive de charme : « même si le gouvernement éprouve des difficultés au niveau budgétaire, nous sommes fiers du secteur pharmaceutique ! » ;
- la réaction du corps médical, suite à la pression exercée par les pouvoirs publics pour que les praticiens prescrivent obligatoirement des génériques ou que les pharmaciens puissent pratiquer la substitution : « pas question, s’écrie Roland Lemye, président de leur syndicat : nous ne tolérerons aucune obligation portant sur la DCI, qui doit rester une simple possibilité à l’appréciation du médecin qui, dans le cas contraire, ignore ce qui a été délivré. Quant au pharmacien qui devrait donner une explication, comment le pourrait-il, car, souvent, ce n’est pas le patient lui-même qui vient chercher le produit. »
Wallonie
Le DP a l’ordre du jour
DEPUIS LE MOIS D’AVRIL, toutes les pharmacies belges doivent être informatisées et disposer d’un dossier pharmaceutique pour chaque client. Pourquoi ? C’est ce qu’explique le mensuel grand public « Dialogue et santé » à ses lecteurs. Le client, est-il précisé, ne disposera de son dossier, dans un premier temps, que dans sa pharmacie de référence, en attendant le délai (deux ans environ) où toutes les officines seront interconnectées. Le dossier reprend des données obligatoires comme la liste des médicaments prescrits par les médecins, mais aussi des normes facultatives, telles que les produits achetés sans prescription, les allergies du patient, son état de santé et le nom d’une personne à contacter. « Ces données, conclut l’auteur, permettent ainsi au pharmacien de dispenser de meilleurs conseils en étant soumis au secret professionnel » ; les données sont conservées exclusivement à l’officine.
États-Unis
Pharmaciens polyglottes
DEPUIS LE DÉBUT DE CETTE ANNÉE, les pharmacies new-yorkaises sont tenues de fournir la traduction des notices contenues dans les emballages de produits vendus à leurs clients ne parlant pas la langue anglaise. C’est un décret du maire, Michaël Bloomberg, qui a instauré cette opération destinée surtout aux patients hispanophones et hindous. Les premiers résultats viennent d’être publiés ; ils concernent les 206 pharmacies du Bronx, le quartier multiethnique de la métropole : 86 % d’entre elles ont effectué ces traductions fournies par 13 logiciels ad hoc. Cependant, 43 % de ces traductions sont incomplètes (locutions incomprises), et 20 % contiennent des fautes de grammaire, certaines de ces erreurs pouvant avoir de graves conséquences. Exemples : « une fois par jour » traduit par « onze fois par jour » ou « deux comprimés » traduit par « deux prises ». Les pharmaciens interrogés déclarent qu’ils ne peuvent être tenus pour responsables d’une expression dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas.
Suisse
Vers la fin de la propharmacie
DANS 17 des cantons helvètes, des médecins, au nombre de 4 000, peuvent délivrer dans leur cabinet à leurs patients venus consulter tous les médicaments nécessaires. Le ministre de la Santé, Pascal Couchepin, craignant qu’il puisse exister de leur part des conflits d’intérêt avec certains laboratoires, vient, selon « Tribune médicale », d’interdire cette démarche. Désormais, seuls pourront continuer cette délivrance, les praticiens installés dans une région où la pharmacie la plus proche est inaccessible par un moyen de transport classique. Ce qui provoque, évidemment, une vive réaction des médecins, le président de la FMH (Fédération des médecins helvètes) déclare cette mesure « politique et non pertinente ». Il demande en conséquence un référendum populaire autorisé par la constitution sur ce sujet. Affaire à suivre.
Italie
Opération thermomètre
INITIATIVE ORIGINALE des pharmacies piémontaises : la récupération, en vue de leur destruction, des thermomètres à mercure. Des avis à la population ont été conçus à cette fin, expliquant le danger de cet objet et l’intérêt de les ramener chez des professionnels. Les thermomètres ainsi recueillis sont ensuite détruits par un organisme spécialisé selon une procédure codifiée. Le président du conseil régional de l’Ordre, Mario Giaccone, se félicite que les pharmaciens de toutes catégories (privés, communaux ou régionaux) aient répondu favorablement à cette « action de santé publique ».
Autre initiative, à Milan cette fois : le laboratoire de psychologie clinique de l’université catholique, avec le parrainage de Federfarma (le syndicat des officinaux), vient de promouvoir la présence de psychologues à l’intérieur de 24 pharmacies de la métropole lombarde. Dans le but « de conseiller les patients sur les problèmes qu’ils ont du mal à résoudre ». Il s’agit, selon les responsables, d’une opération de santé publique, bien dans le cadre des services rendus par les pharmaciens, « utile pour les personnes nécessiteuses, surtout celles des banlieues défavorisées, qui bénéficient ainsi d’une consultation psychologique gratuite ».
« Farmacia news », qui publie ces informations, donne également un compte rendu des chiffres de dépenses pharmaceutiques pour l’année écoulée, chiffres qui dépasse les 11 milliards d’euros, en diminution de 1 % par rapport à l’année précédente : ce qui donne un panier moyen de 193,76 euros per capita. Concernant l’OTC, l’Observatoire sur l’automédication vient de calculer qu’une économie de 9 millions d’euros peut être réalisée par une meilleure régulation de ce type de produits. Actuellement, ce marché représente 20 % en volume (avec 4 327 millions d’unités/vente) du marché pharmaceutique total, mais 10 % seulement en valeur, eu égard au prix moyen plus faible de ce type de produits.
Ce même journal fait un tour d’horizon de l’actualité dans des pays des cinq continents. À noter :
- en Hongrie, le gouvernement a supprimé l’aide qu’il fournissait à certaines pharmacies indépendantes. En effet, depuis le 1er janvier, une ristourne de 100 forints (0,40 euro) est accordée pour toute délivrance de produit remboursable. Seuls les groupements de pharmacies pouvant obtenir des fabricants des bonus conséquents peuvent suivre cette démarche, les indépendants, avec une marge trop faible ne le pouvant ;
- en Pologne, un tiers des médicaments sont distribués directement par les laboratoires fabricants aux officines, court-circuitant ainsi les répartiteurs. Ceux-ci doivent s’organiser afin d’offrir à leurs clients des services élargis ;
- en Allemagne, la dispensation des génériques a fait économiser en année pleine à la GKV (Caisse publique d’assurance-maladie) près de 8 milliards d’euros, les perspectives étant pour 2010 de 9,8 milliards. En fait, le coût moyen d’une unité de médicament générique est de 19,19 euros, contre 37,81 si le produit est non breveté et 110,92 pour le princeps ;
- aux États-Unis, la prescription électronique s’envole : 191 millions de téléchargement d’ordonnances ont été effectués durant l’année 2009, soit 18 % des recettes totales (contre 68 millions en 2008). Dans le programme Medicare, destiné aux économiquement faibles, un bonus de 2 % est accordé aux médecins qui prescrivent un générique ;
- au Canada, les autorités de Colombie britannique viennent d’autoriser les pharmacies de l’état de pratiquer, après une formation appropriée, des injections sous-cutanées, intramusculaires et les vaccinations. Ils rejoignent ainsi leurs confrères d’autres provinces qui les pratiquent déjà depuis quelques mois, à l’instar de 60 000 pharmaciens États–uniens ;
- en République Sud-Africaine, les autorités viennent de fixer les honoraires de responsabilité concernant divers services proposés par les pharmaciens à leurs clients. Ainsi, le contrôle de la pression sanguine est fixée à 44,54 rands (4,02 euros), la recherche du cholestérol 79,29 rd. (7,21 euros), une injection intradermique 48,80 rd. (4,41 euros) et une vaccination 54,70 rd (4,95 euros). « Les pharmaciens offrent ainsi un service appréciable, indépendamment de la délivrance de médicaments, déclare à ce propos Basa Pharsi, président du Conseil sud-africain de pharmacie, il est tout à fait normal qu’ils soient rétribués en conséquence » ;
- en Australie, un accord vient d’être signé entre le groupement des 200 pharmacies à l’enseigne « Pharmacy Alliance » et un groupement d’infirmiers, « Revive Clinic », autorisant ces derniers, dans le cadre de leur formation, à diagnostiquer certains symptômes d’affections bénignes, tels que : rhumes, otites, nausées, herpès, et à prescrire les médicaments appropriés que les patients vont chercher dans les officines contractuelles. Cinq de ces auxiliaires de santé sont actuellement en activité, mais le développement de ce partenariat, initié sous le nom de « Healthetc », en prévoit 150 d’ici à 2012. Vive protestation, évidemment, du corps médical, dont le président de son syndicat (l’AMA), le Dr Tom Love, insiste sur le fait qu’« il n‘y a pas d’affections bénignes ou mineures, et que personne d’autre qu’un médecin ne peut en effectuer le diagnostic ».
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