Médecins-pharmaciens : l’interprofessionnalisme
LA REVUE « Actualité médicale » publie un grand dossier sur la collaboration entre médecins et pharmaciens. Le problème n’est pas évident et les avis divergent quant aux possibilités d’une prescription par les officinaux qu’autorise la Loi 90 sur la pharmacie : « je me pose des questions, déclare ainsi le Dr Harold Dion, lors d’un débat organisé à Montréal quant au rôle du pharmacien prescripteur : y aura t-il apparence de conflits d’intérêts s’il est à la fois celui qui prescrit et celui qui vend des médicaments ? De plus, poursuit-il, a-t-il une formation suffisante pour remplir ces tâches de prescriptions, car il faut au préalable poser le bon diagnostic ». « Faire un diagnostic sans examen clinique, renchérit le Dr Lalancette, c’est bon pour l’ego du pharmacien, pas forcément pour celui du patient. » Ce à quoi répond notre confrère George-E. Gagnon : « le médecin est responsable de la rédaction et du contenu scientifique de l’ordonnance et gère les critères d’inclusion : là s`arrête sa responsabilité. Il revient au pharmacien d’appliquer l’ordonnance ». Et de rappeler que c’est au Québec qu’on a donné pour la première fois au pharmacien le droit de prescrire un contraceptif oral d’urgence. À noter la réaction de la présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Diane Lamarre, qui précise que 25 % des citoyens de la province n’ont pas de médecins, « alors que nous, pharmaciens, on les voit, ces gens : ils viennent dans nos officines ». La conclusion ? Le problème révèle certes de nettes tensions entre ces professionnels : les pharmaciens, avides d’enrichir les tâches cliniques que leur permet la loi, et les médecins qui ne souhaitent pas rester sur la défensive. Le débat, dans tous les cas, est ouvert.
Pays-Bas
L’OTC : quel avenir ?
ALORS QUE la majorité des pays voient accroître l’accessibilité des médicaments OTC, les Pays-Bas, eux connaissent la tendance inverse : « Il est temps de valoriser le comptoir », y entend-on. Une nouvelle classification, plus rigide, est d’ailleurs en cours d’élaboration actuellement. C’est que les pharmacies dans le pays, rappelle « Patient care », ne sont que 1 885 pour 16 millions d’habitants et se concentrent presque exclusivement sur la vente de médicaments soumis à prescription. En attendant, les OTC sont principalement vendus chez les droguistes, qui doivent avoir subi une formation spécifique et obtenu une licence particulière. Parallèlement, la loi les oblige à proposer, lors de la délivrance de ces médicaments, « des soins réfléchis », c’est-à-dire qu`ils doivent informer le patient et leur fournir les conseils appropriés. Certains produits sont vendus également dans les supermarchés et autres canaux de distribution, tels que les stations-services ; mais ils ne connaissent pas la même croissance
WALLONIE
Vers une pharmacie « self-service »
DANS un même ordre d’idées, la loi belge stipule qu’un certain nombre de produits peuvent être présentés devant le comptoir pour que les clients puissent se servir eux-même. « Mais, précise Filip Babylon, président de l’Association pharmaceutique belge, dans « Dialogue et santé », le terme « self-service » n’est pas approprié dans ce contexte. « Si l’époque du pharmacien en blouse blanche qui ne quitte pas sa chaise et ne s’occupe que de ses préparations est révolue, poursuit-il, il va aujourd’hui de plus en plus, à la rencontre de ses patients pour chercher avec eux une solution à leurs problèmes (de santé) ou une réponse à leurs questions. » Le fait qu’ils puissent voir de plus près les produits et les prendre eux-même pour les acheter n’y change rien.
Grèce
Le malade pressé comme un citron
L’ACCÈS au service national de santé grec (NHS) va bientôt fêter ses 30 ans. Pourtant, indique « Farmacia news », 10 % des malades restent encore sans couverture formelle. Pour les autres, la moitié seulement sont couverts par l’IKA (Institut d’assurance sociale) ; les fonctionnaires et les agriculteurs possédant un régime spécifique. Mais tous paient presqu’autant de leur poche (46,5 % des dépenses totales de santé : 9,6 % du PIB) que la part financée par l’État, à part égale entre impôt et cotisations patronales et sociales, les assurances privées ne jouant qu’un rôle marginal. La malade grec est ainsi, en la matière, le plus sollicité de l’Union européenne.
Argentine
Les médicaments de la Pampa
FACE AUX GÉANTS que sont le Brésil et le Mexique, l’Argentine tient bien son rang en matière d’investissements pharmaceutiques et s’est largement relevée de la crise économique qui, en 2001, a failli l’engloutir. Selon Ernesto Felicio, directeur exécutif de l’Association pour la recherche pharmaceutique, son pays, comme il le détaille dans « Pharmaceutical executive », fournit la majeure partie des pays de l’Amérique latine et 150 millions de dollars sont investis chaque année dans la R & D. Plus du quart de tous les produits de biotechnologies du pays sont du domaine pharmaceutique et exportées vers les USA et l’Europe, tandis que 71 % de la production de médicaments sont le fait de firmes locales. Six d’entre elles : Roemmers, Bago, Phoenix, Elia, Gabor et Bernabo figurant dans le top 10 des laboratoires installés dans le territoire.
Europe
Les USA en berne
ENCORE deux idées reçues : les États-Unis ne sont pas les leaders en matière de recherche pharmaceutique, et la taxation élevée des firmes qu’elle promeut n’amène pas forcément des résultats supérieurs en matière de recherche par rapport à une négociation paritaire comme celle pratiquée en Europe. Telles sont les conclusions d’une enquête parue dans « Jano », qui montre que la découverte d’innovations s’est accrue de 30 % en 10 ans en Europe, cependant qu’aux USA, elle a diminué de 26 %. Et les blockbusters les plus récents ont été lancés au Japon ou dans les pays européens plus souvent qu’outre Atlantique. En aucun cas, conclut l’auteur, la productivité de la recherche américaine est supérieure à celle de l’Europe.
Allemagne
Distribution pharmaceutique : quo-vadis ?
DEPUIS QUELQUES MOIS, un amendement à la loi sur les médicaments garantit aux grossistes allemands le droit d’être livrés par l’industrie pharmaceutique, ce qui crée de nouvelles conditions-cadre dans la distribution. Les spécialistes et les représentants des caisses d’assurance comme ceux des pharmaciens sont d’accord sur ce point. Mais on pouvait craindre que cet amendement ne sonne le glas des livraisons directes. Il semble qu’il n’en n’est rien, si l’on se réfère aux conclusions d’un débat qui s’est déroulé à Berlin que rapporte « Healthcare news ». En effet, l’augmentation du nombre de produits nécessitant des conseils poussés, la complexité accrue du portefeuille de produits, la pression croissante sur les coûts ainsi que les réformes actuelles et à venir dans le secteur de la santé publique, pérenniseront les modèles de livraison directe et augmenteront l’importance des formes d’approvisionnement novatrices. D’autre part, la création d’une Bourse spécifique destinée aux pharmaciens suit son cours. Son organisation dans le cadre de la Bourse de Francfort avance. Carsten Padrok, directeur de l’agence de cette ville, précise à ce propos à « Apotheker plus » que « 70 pharmaciens ont déjà demandé leur participation », ce qui est « encourageant » pour la suite de l’opération.
Pologne
Le maquis de la bureaucratie
VIVE CRITIQUE de l’organisation de la Santé en Pologne, pays qui possède pourtant une économie solide. Une enquête publiée dans « Artzte Zeitung » révèle en effet les angoisses du corps médical. Les médecins ne peuvent, par exemple, consacrer plus de cinq heures quotidiennes à l’examen de leurs patients, la majeure partie de leur temps étant occupée à des tâches administratives. Concernant la pharmacie, on constate une totale désorganisation. Il existe une carence importante en matière de fournitures de certains médicaments indispensables, tels que les antibiotiques ou les antihypertoniques. Et l’industrie, malgré une croissance exponentielle, dépend beaucoup du Comecon : c’est ainsi que 110 millions de dollars ont été consacrés aux importations venant des pays occidentaux.
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