Révolution de velours

Si le diable se cache souvent dans les détails, la nouveauté n’apparaît pas toujours au premier coup d’œil. Entre la Clio IV et celle qui lui succède, il n’y a en effet que l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarettes. Ce statu quo stylistique, Renault l’assume. Tout simplement parce qu’il n’y avait aucune raison objective de jeter le bébé et l’eau du bain.

Leader des ventes et de son segment dans l’hexagone devant son éternelle rivale la 208, la Clio n’a jamais cessé d’affoler les compteurs. En près de 30 ans, elle s’est écoulée à 15 millions d’exemplaires. Record pour une voiture française.

Elle a tout d’une grande. Le slogan publicitaire est plus que jamais d’actualité. Sauf pour les dimensions, puisqu’elle perd 12 mm en longueur pour descendre à 4,05 m. Cette compacité résultant de porte-à-faux réduits lui confère une allure de petit fauve.

Grande, la Clio V l’est finalement davantage par la qualité de ses matériaux, la géométrie de sa planche de bord et le soin apporté à sa finition. Vilipendée pour son intérieur bling-bling, elle cloue le bec à ses détracteurs. Nul doute que le prochain Captur, programmé pour la fin de l’année, empruntera la même voie.

L'intérieur revisité

Cette révolution de palais propulse la Clio au niveau de ses rivales, voire au-dessus, on pense en particulier à la Polo. Mais au salon de Genève, on a pu constater que la 208 qui sera commercialisée cet automne risque de lui mener la vie dure. Clio-208, le match promet d’être acharné. C’est tout bénéfice pour le client.

Avec sa tablette centrale 9,3 pouces (7 pouces en définitions Zen et Intens) positionnée verticalement, son instrumentation numérique, ses touches piano façon 208 facilitant l’accès aux fonctions essentielles, ses sièges dodus, sa console centrale munie d’un accoudoir, ses rangements, son double plancher, sa banquette 1/3-2/3 débouchant sur un coffre de 391 l (330 l précédemment), la Clio franchit un cap. « La révolution intérieure » voulue par Renault n’est pas une vue de l’esprit. L’Initiale Paris, dotée d’un système audio Bose 9 HP, et la RS Line (Ex-GT Line) attestent de cette volonté d’accéder à l’univers du Premium.

En accompagnement, la Clio décline un arsenal d’aides à la conduite, comme le freinage actif d’urgence, l’alerte de franchissement de ligne et le maintien dans la voie, la reconnaissance des panneaux de signalisation et les Full-LED, le tout de série. Dommage que la version d’appel Life soit dépourvue de climatisation et de radio. Regrettables également, l’épaisseur des montants de pare-brise, gênante dans les virages serrés, la rétrovision et l’espace aux genoux réduit à l’arrière.

En termes de comportement, la Clio place la barre à un niveau très élevé. Son nouveau châssis associé au moteur 130 ch turbo et à la boîte double embrayage 7 rapports est une merveille de précision. Le 3 cylindres 100 ch est bien sûr moins excitant. Mais il faut de tout pour faire un monde.

L’an prochain, Renault complétera son offre avec une hybride. Hybride, essence, diesel et électrique, avec la Zoé, la marque au losange sera alors présente sur tous les fronts.