Seulement 60 000 téléconsultations ont été remboursées par l’assurance-maladie depuis le 15 septembre 2018, date à laquelle ce mode de consultation à distance a été rendu accessible légalement partout en France. C’est peu par rapport aux 500 000 espérées en un an par la CNAM. Mais, pour Medadom, ces chiffres ont un goût de triomphe puisque cette jeune société affirme en avoir assuré quelque 10 %.
Une performance certaine pour cette jeune société, qui n’est sur le créneau de la téléconsultation que depuis avril 2019, si l’on exclut la phase d’expérimentation qui l’a précédée. Sa borne équipée du nécessaire pour assurer la téléconsultation n’est disponible, elle, que depuis le mois d’août dernier. D’où la satisfaction exprimée par les dirigeants de la start-up au cours d’une conférence de presse organisée le 22 novembre dernier, pour qui ces résultats sont le fruit d’un positionnement clair sur ce marché encore en friche de la téléconsultation. « La réglementation le dit, toute téléconsultation doit être territorialisée pour être remboursée », explique ainsi Nathaniel Bern, directeur technique et cofondateur de Medadom. Cette exigence de territorialité doit permettre de réintégrer le patient dans son parcours de soins. Dans l’esprit des autorités publiques, une plateforme nationale de télémédecine semble ne pas apporter les mêmes garanties que des plateformes rattachées à des territoires. D’où la volonté de Medadom de créer des plateformes régionales rattachées d’une manière ou d’une autre aux douze régions couvertes par une ARS. Elles sont au nombre de trois actuellement.
Zones urbaines
Les agences de Medadom sont des établissements de santé agréés par les ARS. Parmi celles que la start-up souhaite ouvrir d’ici à deux ans, certaines seront associées à des CPTS en cours de création de façon à être plus encore intégrées dans le cadre légal d’organisations territoriales de la santé. C’est la condition pour que le modèle économique fonctionne, avec remboursements par l’assurance-maladie et subventions accordées, notamment aux pharmaciens. La start-up privilégie pour l’instant les zones urbaines où les déficits de médecins sont avérés, par exemple certains arrondissements parisiens ou des communes de proche banlieue avec une forte densité de population. Elle garantit un médecin en l’espace de dix minutes sur les plages horaires d’ouvertures de téléconsultation, de 8 heures à 23 heures tous les jours. La séance coûte 7,50 € au patient avec le tiers payant, coût susceptible d’être remboursé par sa mutuelle.
Medadom travaille déjà avec près de deux cents pharmaciens. Pour les plus actifs d’entre eux, c’est dix à douze téléconsultations par jour qu’ils sont amenés à assurer. La solution représente un coût de 390 € par mois, avec un engagement sur un an. « Ce coût est ramené à 3 600 € par an grâce aux subventions dont bénéficient les pharmaciens », rappelle Youssef Gomri, médecin référent chez Medadom. La première année en tout cas, puisque les années suivantes, ces subventions diminuent. Les pharmaciens sont formés à l’usage de la borne, aux procédures à effectuer (obtenir le consentement du patient par exemple). « Tout se passe très bien avec eux », affirme Youssef Gomri, pour qui la difficulté est plus du côté des médecins, en tout cas en ce qui concerne leur recrutement. Ils sont actuellement 150 à travailler pour l’entreprise.
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